Ali Idrissa a 45 ans, il est directeur général du groupe Radio Télévision Labari. Portrait.
Ali Idrissa sait qu’il a contribué au changement du Niger en donnant la parole à tout le monde, y compris aux opposants. Même si certains d’entre eux, passés dans la majorité, ne le lui rendent « pas forcément aujourd’hui », relève-t‑il. Et d’ajouter : « Je suis quelqu’un qui accompagne. Je ne prends pas le pouvoir, je tends mon micro. »
Cofondateur (en 1999) de Croisade Niger, l’une des plus importantes organisations de défense des droits de l’homme du pays, et coordinateur national du Réseau des organisations pour la transparence et l’analyse budgétaire (Rotab), Ali Idrissa est connu pour être un représentant de la société civile très actif, en particulier dans la lutte contre la corruption et pour une meilleure répartition des revenus issus des industries extractives.
Diffuser une vision réelle du Niger
En février 2010, après le coup d’État qui renversa le président Tandja, il participe au Parlement de transition en tant que représentant de la société civile. « On a tous soutenu Mahamadou Issoufou, qui promettait le changement », se souvient-il.
À l’époque, il est directeur général adjoint de la chaîne indépendante Radio et Télévision Dounia. En 2012, à la création du groupe Labari, Ali Idrissa décide de rejoindre le groupe Radio et Télévision Labari (RTL Niger), « plus proche des gens », dit-il. Aujourd’hui, avec une chaîne de télévision, une radio et 60 employés, RTL Niger affiche une assez bonne santé et un chiffre d’affaires d’environ 115 millions de F CFA (175 000 euros) pour 2015.
Très populaires, ses programmes ne sont diffusés qu’à Niamey et dans sa périphérie. Ali Idrissa espère émettre un jour sur tout le territoire et même créer au Niger une chaîne internationale « comme Africa 24 ». « À l’étranger, on confond encore le Nigeria et le Niger, ajoute-t‑il. Un jour, j’ai été arrêté à l’aéroport d’Amsterdam car les policiers pensaient que j’étais un Nigérian, c’est‑à-dire, pour eux, un terroriste. Alors je me suis dit qu’il fallait vraiment faire connaître mon pays. ».
Avec jeuneAfrique