Le thé kényan pourrait se sucrer sur les tensions entre l’Inde et le Pakistan. En effet, depuis le début des disputes, la feuille produite en Inde n’est plus écoulée sur le marché pakistanais.
Pour le Kenya, une telle situation représente une opportunité en or. Le Pakistan pourrait être amené à accroître ses approvisionnements depuis le pays d’Afrique orientale afin de combler le gap de 16 000 tonnes, laissé par le retrait de la feuille indienne sur le marché intérieur.
D’un autre côté, une augmentation des achats du Pakistan pourrait permettre au pays, de compenser les baisses éventuelles de revenus liées au récent plafonnement du prix de la feuille par l’Iran à 3 $ le kg.
Déjà, cet épisode tendu entre les deux pays a fait bondir récemment, le prix du kg de thé kényan entre 17 et 21 cents, indique Dipak Shah, président de l’Association des exportateurs de l’Inde du Sud.
Pour John Bett, directeur des ventes et marketing de l’Agence kényane de développement du thé (KTDA), l’embellie escomptée ne pourra cependant pas profiter au pays si la roupie pakistanaise reste forte par rapport au dollar. « Les cours du thé sont libellés en dollars et si la roupie pakistanaise perd de la valeur par rapport au billet vert, cela impliquerait que notre thé soit plus cher dans le pays.», note M. Bett.
Le Pakistan importe chaque année, 70 000 tonnes de thé kényan pour plus de 500 millions $. D’après les dernières prévisions, la production de thé du pays devrait se chiffrer à 416 000 tonnes en 2019 contre 474 000 tonnes en 2018.
Avec agenceecofin