Le magazine américain U.S. News & World Report a publié son classement annuel des meilleurs régimes alimentaires, basé sur l’évaluation de 25 médecins et scientifiques.
Perdre du poids est votre bonne résolution pour l’année 2019 ? Mais pour y arriver, vous ne savez quel régime suivre parmi la multitude qui existent : méditerranéen, flexitarien, cétogène, etc. ? Pour y voir plus clair, le magazine américain U.S. News & World Report publie chaque année depuis 2010 un classement de 41 régimes alimentaires, établi par 25 experts (nutritionnistes, psychologues, médecins spécialisés dans l’obésité et le diabète…) qui se sont basés sur différents critères tels que l’innocuité, la perte de poids à long terme, les bénéfices pour la santé cardiovasculaire et la prévention du diabète. Voici les “tops” et les “flops” du classement.
Le régime méditerranéen en tête
Incluant notamment poissons, légumes, huile d’olive et peu de viande, le régime méditerranéen arrive en première position du classement (pour la deuxième année consécutive). Sans grande surprise, étant donné les bienfaits avérés et potentiels qui lui sont associés depuis plusieurs années, tels qu’un risque moindre de maladies cardiovasculaires, de diabète et de dépression, ainsi qu’un ralentissement du vieillissement. De plus, à condition de ne pas s’empiffrer avec des rations trop abondantes, il serait possible de perdre plus de 10 kg à long terme grâce au régime crétois.
En deuxième position, l’on retrouve un régime moins connu mais qui a été quelquefois en première place de ce classement les années précédentes : DASH, pour “dietary approaches to stop hypertension” (approche diététique pour prévenir l’hypertension artérielle). Comme son nom l’indique, il a été conçu par des chercheurs pour diminuer ou prévenir l’hypertension – une efficacité qui a fait l’objet d’une étude publiée dans le New England Journal of Medicine en 1997 – et est notamment recommandé par l’American Heart Association. Proche du régime méditerranéen, il est riche en fruits, légumes, ainsi qu’en produits laitiers pauvres en gras ou sans gras, poissons, volailles, haricots, graines et noix (le gras et le sucre sont très limités).
En dernière position sur le podium : le régime flexitarien. Un tiers des Français déclarent avoir adopté cette habitude alimentaire, qui consiste à suivre la plupart du temps une alimentation végétarienne tout en s’autorisant de temps en temps la consommation de viande et de poisson. Jugé comme “facile à suivre” selon le groupe d’experts, le régime flexitarien permet de perdre du poids pour la simple raison que “manger beaucoup de fruits, de légumes permet d’être plus vite rassasié avec moins de calories qu’un mode alimentaire plus riche en viande”, expliquent-ils.
Le régime Dukan pointé du doigt
Tout en bas du classement, l’on trouve des régimes très populaires, comme Dukan. Hyperprotéiné, il donne de bons résultats la première année, mais à long terme (au bout de quatre ans), 80% des personnes qui l’ont suivi affirment avoir repris tous les kilos perdus ! Parmi les pires régimes à suivre se trouvent aussi les régimes paléolithiques comme le “whole30” – qui consiste à supprimer pendant 30 jours une longue liste d’aliments comme les sucres ajoutés, les légumineuses, les produits laitiers… – et le régime cétogène , qui repose sur une restriction drastique du glucose au profit des graisses.
L’inefficacité de ces régimes repose sur des mécanismes biologiques bien connus. “La restriction calorique, sous quelque forme qu’elle se présente (régimes hyperprotidique, hypoglucidique, etc.) conduit à une perte de poids. Mais celle-ci s’accompagne de nombreuses modifications physiologiques qui vont concourir à limiter la perte de poids, et in fine à la reprise de poids, nous expliquait le Dr Chantal Julia, médecin de l’hôpital Avicenne de Bobigny et chercheuse en épidémiologie nutritionnelle, dans un précédent article de Sciences et Avenir. En effet, la perte de poids, en l’absence d’une augmentation de l’activité physique, se fait au détriment de la masse grasse, mais aussi de la masse maigre (comprenant essentiellement la “masse musculaire”). “Cette perte va conduire (avec d’autres modifications physiologiques) à une baisse des besoins énergétiques des personnes, ce qui fait que le retour à une alimentation ‘normale’ ou ‘comme avant’, même si équilibrée, ne peut que conduire à une reprise pondérale. Principalement sous la forme de masse grasse s’il n’y a pas d’activité physique accrue. Après un régime, il y aura eu ainsi une perte de masse musculaire et un gain de masse grasse, détaille la spécialiste. Enfin, les régimes populaires de type Dukan sont aussi un échec car ils sont perçus comme… trop difficiles à suivre. “J’ai participé à une étude qui montre clairement que ces régimes engendrent d’importantes frustrations, ce qui peut concourir aussi à leur inefficacité sur le long terme”,conclut le Dr Chantal Julia.