Le Bénin, un des voisins du Nigeria, profite économiquement de cette proximité géographique depuis des années. Les échanges commerciaux sont intenses. Le Bénin déverse sur le Nigeria, du riz, des tissus et des voitures. Mais depuis l’arrivée de Muhammadu Buhari, l’importation des véhicules d’occasions a été interdite. Le business a chuté. C’est donc avec beaucoup d’intérêt que les acteurs de la filière suivent les élections présidentielles nigérianes de demain.
Plusieurs parcs de vente de voitures d’occasion sont concentrés dans la zone. Des milliers de véhicules, toutes marques et tous modèles y sont débarqués. Les plus gros clients sont Nigérians, mais depuis le 1er janvier 2017, le gouvernement fédéral a interdit l’importation de véhicules à partir de ses frontières terrestres.
Les parcs de Sèmè sont concernés. Fini donc les bonnes affaires. Yévèdéhou Robert est vendeur, son parc n’est plus très fourni et son chiffre d’affaires a considérablement baissé : « On vend des véhicules, mais ce n’est pas comme avant. Ça a diminué beaucoup. »
Comme lui, tous racontent la même histoire, plus rien ne marche. Transitaires gestionnaires de parc automobile, garagistes et revendeurs en souffrent. La faute au général Buhari, le président qui serre la vis : « L’exportation du véhicule au Nigeria est interdite. La décision là existait avant. Mais ils ne l’ont pas appliquée», il a fallu l’arrivée au pouvoir de Buhari pour son entrée en vigueur, nous explique t-on.
Du coup, l’élection de samedi les intéresse. Et comme Yévèdéhou Robert, ils rêvent d’une défaite du général président auteur de cette restriction : « La façon dont celui qui est au pouvoir a serré la vis, personnellement ça ne m’agrée pas, si l’autre peut arriver et aménager un peu, ce sera bien. Le Bénin et le Nigeria sont les mêmes. »
Cette actualité électorale nigériane, ils la suivent de bout en bout et c’est avec le même intérêt qu’ils suivront la proclamation des résultats.
Avec RFI