Six mois après sa défaite à la présidentielle béninoise, l’ex-Premier ministre organise les Rencontres Africa 2016, les 22 et 23 septembre à Paris, qui visent à mieux expliquer l’Afrique aux entreprises françaises. La situation économique et la dette du continent font selon lui l’objet de beaucoup de mythes, qu’il s’applique à déconstruire. Entretien.
Si vous évoquez sa récente expérience politique au Bénin, ne lui parlez pas de « parenthèse ». Lionel Zinsou rectifie : « Une parenthèse suppose qu’on ouvre quelque chose et qu’on la referme ensuite. Disons plutôt que c’est le début d’un parcours politique. » L’ex-Premier ministre de Boni Yayi refuse de dire s’il entend revenir prochainement sur le devant de la scène béninoise mais assure qu’il continuera à suivre la chose publique de près.
« Lorsqu’on a eu la chance d’être porté par des millions de ses compatriotes, on ne les abandonne pas », avance-t-il, soutenant toutefois que la politique ne doit pas être un métier.
Depuis son échec à la présidentielle béninoise, en mars, Lionel Zinsou est revenu chez le capital-investisseur français PAI Partners, qu’il a dirigé pendant six ans et dont il est le vice-président du conseil de surveillance. Sollicité par des gouvernements africains pour ses conseils, il affirme travailler au lancement dans quelques mois d’un fonds d’investissement qui sera basé sur le continent mais qui opérera aussi en Europe.
Lorsqu’il nous reçoit le 12 septembre à Paris, dans les locaux de PAI, Lionel Zinsou nous explique qu’il est par ailleurs revenu à la tête de la Fondation AfricaFrance, dont il est le coprésident, convaincu qu’on peut aussi faire bouger les lignes en œuvrant dans le monde associatif.
Il s’apprête ainsi à organiser les Rencontres Africa 2016, un événement réunissant des entreprises africaines et françaises. Un rôle qui s’inscrit dans la droite ligne du rapport pour une nouvelle dynamique économique entre l’Afrique et la France qu’il a coécrit en 2013 sous le pilotage d’Hubert Védrine, faisant quinze propositions sur la formation, le financement ou encore la politique de visas.
Mais quelque chose a changé chez Lionel Zinsou, 61 ans, incorrigible afro-optimiste. Lui qui pendant la bataille présidentielle béninoise a été, en raison de sa proximité avec Laurent Fabius et de sa double nationalité, désigné par certains de ses adversaires comme le candidat de l’Hexagone, a un discours particulièrement afro-centré.
avec jeuneafrique