Le Président de la République, Alassane Ouattara, en marge du 32e sommet de l’Union africaine a accordé une interview à Radio France internationale. Sans faux-fuyant, le Chef de l’Etat a répondu aux questions de Christophe Boibouvier. Avec le journaliste de Radio France internationale, il a abordé les sujets qui font l’actualité en Côte d’Ivoire depuis un moment.
Le plus récent, c’est la démission de Guillaume Soro du perchoir de l’Assemblée nationale. Sur ce sujet, le Président Ouattara a fait savoir : “Guillaume Soro estimait qu’il était plus d’une idéologie politique qui n’était pas celle du Rhdp [Rassemblement des Houphouëtistes pour la démocratie et la paix], puisque le Rhdp, les Houphouëtistes, nous sommes un parti libéral; libéral social, lui se considère marxiste. Donc, je comprends que de ce fait ce ne soit pas compatible avec ses convictions”.
Le vendredi 8 février, au cours d’une session extraordinaire qu’il a convoquée, Guillaume Soro a annoncé qu’il quittait sa fonction de président de l’Assemblée nationale. Expliquant sa décision, l’ancien président de l’Assemblée nationale a déclaré : “Chers Collègues, Alors, venons-en à l’ordre du jour de notre Session extraordinaire. En ce mois de janvier 2019, j’ai eu le privilège de plusieurs audiences avec le Président de la République notamment le 5 janvier et le 25 janvier. Il a été question de mon engagement politique et de mon positionnement idéologique vis-à-vis du Rassemblement des Houphouétistes pour la Démocratie et la Paix (Rhdp)”. Comme on peut le constater, avec le Chef de l’Etat, Guillaume Soro n’a pas été contraint à la démission. Il a tenu compte du ‘’positionnement idéologique’’, plus proche du marxisme que du social-libéralisme, et décidé de ne pas rejoindre la grande famille des houphouétistes. Mais plutôt d’emprunter une autre voie qui réponde mieux à sa véritable idéologie. Il n’a pas été question de démission forcée. C’est un acte volontaire que Guillaume Soro a posé. Il suffit de lire son allocution du 8 février pour s’apercevoir très vite qu’il s’agit une décision personnelle, comme il le dit lui-même un acte de ‘’conviction’’.
L’autre sujet récent évoqué dans l’interview du Chef de l’Etat accordée à Rfi, c’est celui relatif à l’acquittement de Laurent Gbagbo. Pour le Président Ouattara, c’est un procès qui continue, parce que, pour lui, quelqu’un “est bien responsable des 3000 morts”. La lumière doit donc être faite.
Les relations avec le président Henri Konan Bédié, du Pdci-Rda étaient également l’un des sujets phares de cette interview. Ici, le Président Ouattara a tenu à rappeler que toutes les étapes qui ont mené à la création du parti unifié Rhdp ont été arrêtées d’un commun accord avec celui que l’on peut qualifier aujourd’hui d’ancien allié : “Nous avons été d’accord sur cela avec d’autres partis. Nous avons signé un accord politique. Nous sommes engagés sur un calendrier. Et c’est ce calendrier que je suis en train d’appliquer. Donc, il n’y a pas de changement de cap en ce qui me concerne. Je pense que le temps fera son effet. On verra bien’’. Pour le Chef de l’Etat, on ne peut pas être houphouétiste et rejeter la possibilité de renforcer une alliance avec d’autres personnes qui se réclament de cette idéologie. C’est, selon lui, l’action la plus cohérente que de chercher d’autres alliés qui sont, eux, aux antipodes des valeurs de dialogue et de la politique économique libérale et sociale du premier Président de la Côte d’Ivoire. ‘’ Un Houphouétiste est quelqu’un qui est pour le dialogue, qui est pour la tolérance, qui fait de la politique économique libérale, sociale. Et là, une plateforme avec des partis de gauche et des partis marxistes, je ne sais pas à quoi cela correspond”, a-t-il dit.
Le Chef de l’Etat s’est également prononcé dans cette interview sur le fonctionnement de l’Union africaine et bien d’autres sujets qui touchent le continent africain.
Avec fratmat