Pour le coach Pierre Blanc-Sahnoun, le leadership repose sur trois qualités clés. Il nous livre ici les caractéristiques d’un meneur charismatique.
Quelle que soit son histoire professionnelle, un manager en croise en moyenne deux ou trois dans son parcours. Je te laisse quelques secondes pour te souvenir du tien. Quel visage t’est apparu au moment où j’ai posé cette question ? Et pourquoi ? Qu’y a-t-il de si spécial chez certains patrons qui fait que, durant toute une carrière, on se souvient d’eux avec émotion comme de personnes inspirantes, qui nous ont appris le métier, qui nous ont transmis l’amour du travail bien fait et qui ont su, avant nous, voir notre potentiel ? Qu’ont-ils donc de si particulier qui nous incite à donner le meilleur de nous-mêmes ? Comment se fait-il qu’on ait toujours envie de les remercier, parfois même des années plus tard ? Pour ma part, sur la base de ma longue errance dans les tours de verre et de métal des empires matriciels, je pense que le leadership n’est pas un don des dieux, ni de fées qui se seraient penchées sur le berceau du futur manager pour lui dire : “Petit, tu seras un leader.” (Alors qu’une sorcière arrivée en retard lui aurait jeté un sort : “Je te condamne à ne jamais avoir le temps de lire tous tes e-mails !”)
Il y a pourtant un socle de trois qualités commun à tous les grands leaders. D’abord, le sens de la justice. On ne te respectera jamais si tu es injuste. Ensuite, l’exemplarité. Ça semble simple. Ça ne l’est pas. S’imposer ce que l’on exige de ses collaborateurs : quel programme ! En séminaire, tout le monde est d’accord et approuve, la main sur le coeur. Mais, dans la vraie vie, c’est tellement rare ! Enfin, la troisième qualité, la plus importante : le courage. Le courage de protéger ses équipes contre la folie du contrôle ou les directives stupides venues du siège social. De taper du poing sur la table lorsque certains subissent ouvertement le harcèlement d’un petit chef et que tout le monde détourne le regard. De dire non à son patron lorsqu’il se trompe ou dépasse les bornes. Savoir dire non. C’est là que se forge la personnalité des vrais leaders. On peut être nommé manager, mais on ne peut pas être nommé leader. Un manager te permet d’atteindre tes objectifs dans de bonnes conditions. Un leader te donne l’impression de jouer un rôle important dans une histoire extraordinaire. Le leader est un storyteller qui, sans même y penser, te fait entrer dans une légende.
Avec capital