Un patron revient sur un moment clé de sa vie professionnelle. Ce mois-ci : Catherine Giraud directrice générale de l’AVSEA, une association qui œuvre auprès de personnes en situation de handicap.
Le déclic
“En 2006, l’AVSEA gère des établissements dont les directions travaillent dans un esprit associatif, mais chacune sur son périmètre. Nous avions besoin d’être lisibles auprès de nos partenaires, des entreprises clientes de nos ESAT (Établissement et Service d’Aide par le Travail) et, en interne, de mutualiser nos compétences et nos moyens. Surtout, le manque de cohérence nuisait à la qualité des services rendus à nos usagers, alors qu’ils sont au coeur de notre mission. Décloisonner les silos et évoluer vers une organisation répondant à leurs besoins s’imposait donc. Pour prendre une décision, il faut être à l’écoute.”
Face au choix
“Il était nécessaire de faire comprendre cette évolution, de réaliser un suivi auprès des directeurs qui devaient abandonner certains territoires. Je n’ai pas pris de décision à partir d’un schéma. Il fallait une bonne connaissance des activités et un travail d’accompagnement individuel. Au-delà de l’humain, il s’agissait de faire converger les moyens, les services, les procédures d’accueil pour proposer aux usagers un cheminement correspondant à leurs besoins. Le processus de structuration, qui s’est mis en place de 2011 à 2012, a été long et difficile, il ne fallait pas lâcher.”
- AVSEA : 23 établissements et services. 395 collaborateurs. 195 ouvriers employés en Esat.
Les effets
“La réorganisation n’a abouti qu’en 2017. Cela aurait pu être plus rapide et plus radical. Mais ce qui distingue notre association, c’est la mise en œuvre en interne des valeurs de bienveillance que nous affichons. Nous nous adressons à des personnes qui ont eu des parcours cabossés. Et la bienveillance doit s’appliquer également à nos collaborateurs. Même si on n’est pas dans l’angélisme.”
Et si c’était à refaire ?
“Le choix sur le cap à tenir étais sûr : je referais la même chose. Je regrette seulement que le processus n’ait pas avancé plus vite. Mais nous n’avons perdu aucun salarié. Même si les collaborateurs ont été un peu bousculés, nous avons considérablement amélioré notre travail d’accompagnement.”
Avec capital