Un apprenti coûte beaucoup moins cher qu’un salarié. Et représente une main-d’œuvre très bien formée.
Jean-Guillaume Fages, cofondateur de la start-up Cosling (algorithmes pour la création d’outils d’aide à la décision), a été très content de son premier apprenti, un élève ingénieur. «Il était doué et curieux, sans cesse en demande de projets et de nouveaux défis. On a pris le temps de le former, puis il a été autonome et efficace pendant deux ans», se réjouit-il. L’apprentissage est aussi l’occasion de rencontrer ses futurs collaborateurs. A Lille, Unis C (éditeur de Picto travel, un moteur de recherche des lieux accessibles aux personnes à mobilité réduite) a ainsi recruté en CDI deux de ses ex-alternants.
Pour Clément Demily, cofondateur, la rigueur de la sélection est primordiale pour la réussite de l’opération : «Il faut être certain du profil que l’on recherche, passer plusieurs entretiens et vérifier que tout est en règle avec l’école. L’humain aussi est important : est-ce que le jeune sera fiable et en phase avec l’équipe?» Pour trouver la perle rare, il est passé par le réseau des anciens de son école, Epitech. Une bonne idée. «Pour donner envie aux étudiants, l’entreprise doit fournir des précisions sur la mission et l’environnement du poste. Elle doit aussi faire valoir les avantages qu’il y a à travailler dans une petite boîte», conclut Guillaume Lefèvre, directeur du pôle Services aux entreprises à l’Icam, une école d’ingénieurs.
“Des missions compatibles avec le temps partiel”
Le témoignage de Loïc Derville, gérant de Victoria Yachting : «L’alternance est la meilleure formation possible. Mais l’encadrement d’un apprenti demande du temps. Il faut lui confier des responsabilités, peu à peu et avec des objectifs bien définis», estime Loïc Derville, gérant de Victoria Yachting (literie et linge pour yachts). Toutes les tâches ne sont pas bonnes à donner. «Au départ, mon apprenti m’aidait dans la production. Mais dès qu’il rentrait à l’école, toutes les six semaines, je me retrouvais sous l’eau. Mieux vaut leur déléguer la gestion de projets entiers.» Le dirigeant, ingénieur de formation, pense prendre un nouvel apprenti, dans la communication ou le marketing. «Ainsi, nous serons complémentaires.»
Les cinq étapes de l’embauche
1. Le profil. Etablissez un profil de poste avec le détail des tâches qui seront confiées à l’apprenti.
2. La recherche. Contactez des établissements de l’enseignement secondaire et supérieur et Pôle emploi pour diffuser l’offre. Salons et forums de recrutement représentent aussi de bonnes occasions.
3. La sélection. Rencontrez les candidats. Le contrat d’un apprenti peut durer trois ans, mieux vaut être convaincu par son profil.
4. Le contrat. Remplissez un formulaire de déclaration d’engagement, fourni par la chambre consulaire, et signez le contrat d’apprentissage. Cela doit être fait avant l’arrivée de l’alternant.
5. L’accueil. Présentez-lui l’équipe et l’entreprise et confiez-lui ses premières missions. Pensez aussi à bien choisir le maître d’apprentissage qui l’encadrera.
Avec capital