Avec une production d’environ 180 000 tonnes par an, la mangue fraîche est le 3ème fruit exporté par la Côte d’Ivoire. Le pays en est le 3ème fournisseur du marché européen, avec 32 400 tonnes annuellement. Au niveau national, les difficultés d’écoulement liées à l’étroitesse du marché intérieur et les maladies des fruits provoquent le pourrissement de près de 40 % de la production.
Pour vitaliser la filière mangue, 3ème culture de rente, après le coton et l’anacarde dans le nord du pays, le gouvernement a lancé en 2015 une campagne phytosanitaire d’un coût de 1,7 milliard de FCFA, en vue de traiter 20 000 ha de vergers et de lutter contre les mouches de fruits.
A travers le Fonds Interprofessionnel pour la Recherche et le Conseil Agricole (FIRCA), il a, en outre, financé l’installation de trois (3) unités de séchage à Korhogo, Boundiali et Ferké. Lesquelles produisent et commercialisent la mangue séchée, principalement destinée à l’exportation.
La conjugaison de ces actions, avec un encadrement des producteurs, a permis de réduire les obstacles à la production. Les actions mises en place contribuent aussi à réduire la pauvreté, notamment chez les femmes qui constituent la majorité des employés de la chaîne de transformation.
L’industrialisation a redynamisé la filière avec la restauration des anciens vergers et la création de nouvelles plantations. Une bonne perspective pour les producteurs et les industriels désireux de développer d’autres gammes de produits finis. Face au dynamisme du secteur, les acteurs de la filière mangue de Côte d’Ivoire ont mis en place une interprofession dénommée « Inter-Mangue », depuis le jeudi 13 décembre 2018.
Témoignages
Mariam Koné née Traoré, commerçante à Korhogo
« Avant l’installation des usines, je me rendais à Abidjan pour vendre mes mangues. Désormais, je les cède directement à l’usine. Ce qui est vraiment bénéfique pour moi ».
Yaba Bakayoko, productrice à Boundiali
« Par le passé, je ne gagnais pas grand-chose et beaucoup de mes mangues pourrissaient au champ. Depuis que je les vends à l’usine de séchage, je m’en sors très bien ».
Amadou Tanou, producteur à Boundiali
« Grâce à l’usine de séchage de Boundiali, je suis en train de construire ma maison, car mon revenu a augmenté. Je cherche à développer ma production pour avoir des mangues de bonne qualité et augmenter mes revenus ».
Sali Diarrassouba, employée dans une usine à Korhogo
« L’usine de mangue est une chance pour nous. Cela m’a rendue financièrement autonome, me permettant de bien m’occuper de mes enfants ».
Avec le paysan