1 personne sur 20 présente une maladie rénale sans le savoir. La Journée mondiale du rein, du 8 mars 2018, est l’occasion de faire la lumière sur ce fléau méconnu.
Chaque année, en mars a lieu la Semaine nationale du rein (incluant la Journée mondiale du rein le deuxième jeudi du mois de mars). L’occasion pour les associations de sensibiliser le grand public au dépistage et au diagnostic précoce des maladies rénales, afin de ralentir par le traitement leur aggravation et d’éviter dialyse ou greffe. “Les maladies du rein représentent un problème de santé publique majeur. Environ 600 millions de personnes dans le monde, dont près de 3 millions en France, sont atteintes d’une pathologie liée à cet organe”, rappelait le Pr Pascal Houillier, spécialiste de la physiologie rénale, lors d’une conférence de presse organisée par la Fondation du Rein le 27 février 2017. Et 1 personne sur 20 ignore qu’il souffre d’une maladie rénale…
Un diagnostic tardif qui pourrait être évité en cas de détection précoce
Les maladies rénales sont en nette progression dans les pays développés. Les experts prévoient une augmentation de 17 % des maladies rénales durant la prochaine décennie. “Cette hausse s’explique par une prévalence élevée de l’hypertension artérielle, des maladies vasculaires et du diabète dans tous les pays développés”, explique le Pr Maurice Laville, chef de service au service néphrologie du Centre hospitalier Lyon-Sud. En raison d’un diagnostic tardif, des millions de personnes perdent progressivement la fonction rénale, conduisant à une dialyse, à une greffe de rein, voire un décès prématuré lié à une insuffisance rénale chronique ou à ses complications cardiovasculaires (infarctus du myocarde, insuffisance cardiaque, AVC…).
“Même si elles sont le plus souvent silencieuses, les maladies rénales peuvent être détectées par des examens très simples sur les urines (recherche d’albumine) et sur le sang (dosage de la créatinine), et leur évolution ralentie, voire stoppée, si la prise en charge intervient tôt”, insiste le Dr Isabelle Tostivint, néphrologue à l’hôpital de la Pitié Salpêtrière. Du sang dans les urines, des calcules rénaux à répétition, un essoufflement ou une fatigue inhabituels, un dégoût soudain de la nourriture, sont autant de signes qui doivent alerter. Pour le Dr Isabelle Tostivint, le dépistage doit être une priorité chez les personnes à risque de maladie rénale : diabétiques et hypertendues, obèses, fumeuses, âgées de plus de 50 ans, ou présentant des antécédents familiaux de maladie rénale. Des opérations de dépistage anonymes et gratuites sont organisées sur toute la France du 3 au 10 mars 2018 pour les plus de 18 ans. “Quelques règles permettent de réduire le risque de développer une maladie rénale”, précise le Pr Maurice Laville. Sciences et Avenir les résume ci-dessous.
Les 8 règles à suivre pour préserver ses reins :
1. Rester en forme et avoir une activité physique régulière
2. Contrôler régulièrement sa glycémie et son taux de cholestérol
3. Surveiller sa pression artérielle et réduire l’apport en sel qui favorise l’hypertension artérielle
4. Manger sainement en maintenant un apport de liquides adéquat (et un apport en eau suffisant)
5. Surveiller son poids
6. Ne pas fumer
7. Ne pas consommer de médicaments en vente libre de façon régulière (en particulier les anti-inflammatoires non stéroïdiens, qui peuvent conduire à une insuffisance rénale fonctionnelle sur le long terme)
8. En présence d’un ou plusieurs facteurs de risques (diabète, hypertension artérielle, antécédents familiaux), faire contrôler sa fonction rénale
Avec sciencesetavenir