Dans une récente enquête, le journal La lettre du continent expose le rôle de l’épouse du chef de l’Etat camerounais dans certains de ses choix.
Chantal Biya décide-t-elle de qui doit être nommé au Cameroun ? Le journal La Lettre du continent répond par l’affirmative. Dans l’enquête qu’il publie dans l’édition numéro 792 du 16 janvier 2019, cet organe de presse très introduit dans les cercles du pouvoir en Afrique écrit que « la première dame joue de son influence pour faire nommer les collaborateurs et ministres de son mari ».
Le journal vendu par abonnement fait savoir que la promotion du secrétaire général de la présidence de la République au rang de ministre d’Etat en dépit des critiques qui l’ont visé dans dossier de la Coupe d’Afrique des nations mal préparée est l’oeuvre de la première dame camerounaise.
« Ce dernier reste sous la haute protection de Chantal Biya, originaire comme lui, de Nanga-Eboko, commune de la Haute-Sanaga », appuie notre confrère. Qui cite également le cas de Bidoung Mkpatt, l’ancien ministre des sports et de l’éducation physique passé au département des arts et de la culture alors qu’il est accusé d’être un des responsables de l’impréparation qui a valu à son pays le retrait de la Coupe d’Afrique des nations de football 2019.
La Lettre du continent égrène ensuite la liste de ces hauts responsables de la République promus selon lui grâce à l’entregent de Chantal Biya. Oswald Baboke, le directeur adjoint du cabinet civil de la Présidence de la République, Cyrus Ngo’o, le directeur général du Port autonome de Douala, Joseph Ngo, le directeur général de l’Agence de régulation des marchés publics, Frédéric Biya Motto, le patron de la société Hydro-Mekin, sont ceux que nomme la publication éditée en Europe.
Celle-ci accuse le « clan » de Nanga-Eboko d’avoir réussi à faire limoger en mars 2018 le jusque-là alors indéboulonnable directeur du cabinet civil Martin Belinga Eboutou. La lettre du continent termine en indiquant que ce « clan » partage le pouvoir avec le « clan Fang-Bulu-Beti de Paul Biya qui comprendrait le ministre des finances Louis Paul Motaze et Jacques Fame Ndongo, le ministre de l’enseignement supérieur.
L’article de La lettre du continent suscite des réactions dans les rangs du pouvoir. Patrick Duprix Anicet Mani, vice-président de la section OJRDPC du Mfoundi 5 dénonce « une campagne de sabotage ».
Voici son argumentaire : « Si tel est que la Première Dame a pesé de sa complicité avec le Chef de l’Etat pour aider les siens à se maintenir à leurs postes, on est bien en droit de se demander si tous les ministres qui étaient en charges des grands projets structurants du septennat et de la CAN, projets n’ayant pas été livrés à ce jour malgré le dépassement des délais et parfois des budgets initiaux, qui ont été maintenus à leurs postes sont de Nnanga? (…) Avec un tel niveau de trafic d’influence, pourquoi ne cherche-t-elle pas à imposer les siens à la tête des entreprises les plus lucratives du portefeuille de l’Etat comme la SNH, la SONARA, la SNI, CAMTEL, CAMWATER, ENEO… ou des départements ministériels avec les plus grosses enveloppes budgétaires comme les Travaux Publiques, La Défense, la Santé, l’Education de base, l’Education Secondaire, Eau et ENERGIE etc… »
Source: cameroon-info.net