Le Niger pourrait bientôt réintégrer les normes de l’Initiative pour la transparence des industries extractives. C’est ce qu’on peut retenir d’une déclaration faite ce mardi 20 janvier par le premier ministre nigérien, Brigi Rafini qui s’exprimait lors d’une conférence. Selon les autorités nigériennes, les malentendus entre l’institution et l’Etat ont été dissipés, ce que salut la société civile.
Après s’être retiré en octobre 2017 protestant contre sa suspension, le Niger pourrait dans les jours à venir, effectuer une réintégration dans les normes de l’Initiative pour la transparence des industries extractives (ITIE). Selon le premier ministre nigérien, Brigi Rafini, le pays a réglé ses différends avec l’institution et est prêt pour un nouveau départ.
« Grâce à un dialogue constructif, franc et direct entre les responsables de l’ITIE Internationale au plus haut niveau et la partie gouvernementale, le malentendu a été dissipé, les deux parties ont pris la ferme résolution d’apporter les correctifs nécessaires, chacune en ce qui le concerne, afin de marquer un nouveau départ », a déclaré le premier ministre nigérien lors d’une conférence à Niamey sur les industries extractives en présence des membres du gouvernement nigérien.
« Par une incompréhension, née d’un déficit de communication, notre pays a été suspendu lors du Conseil d’Administration de l’ITIE tenu à Manille aux Philippines, le 26 octobre 2017 pour insuffisance de progrès. Suite à cette suspension qui lui a paru injustifiée, le Gouvernement a décidé de retirer le Niger de la norme ITIE », a rappelé le chef du gouvernement nigérien.
Une priorité du gouvernement
A en croire Brigi Rafini, la gouvernance des industries extractives une de ses priorités. « Le Niger a toujours fait de la gouvernance des industries extractives un axe prioritaire de sa politique de développement économique et social, c’est fort de cette conviction que le Gouvernement a décidé d’organiser la présente Conférence et de reprendre sa place au sein de la grande famille ITIE », a souligné le chef du gouvernement. Selon lui, cette priorité justifie également le fait que la gouvernance des ressources naturelles et du sous-sol aient été inscrites parmi les objectifs prioritaires du Programme de la Renaissance Acte II.
Depuis l’entame en 2005 du processus de son adhésion à l’ITIE, « le Niger a toujours joué sa partition en publiant régulièrement ses rapports dans lesquels figure l’intégralité des recettes tirées de ses ressources minérales », a relevé le premier ministre, ajoutant que le gouvernement a déjà entrepris la réforme du Secrétariat Permanent de l’ITIE ayant abouti à la mise en place d’un nouveau dispositif qui sera doté d’un personnel compétent et en nombre suffisant et d’un « groupe multipartiste de concertation où les différents acteurs, à savoir l’État, les Industries Extractives et la Société civile joueront un rôle majeur dans la mise en œuvre de la norme ITIE dans notre pays ». « Le nouveau dispositif institutionnel mettra également en place un plan de communication dynamique qui permettra notamment de diffuser le plus largement possible le rapport ITIE », a ajouté Brigi Rafini.
Le Niger a été suspendu de l’ITIE, en octobre 2017, en raison des progrès insuffisants réalisés par le pays, notamment en termes de gouvernance dans le secteur. Le conseil d’administration de l’ITIE avait alors donné au pays 18 mois pour se rattraper et se conformer aux exigences de la norme. Sur recommandations de la Banque mondiale, qui s’est engagée à appuyer le gouvernement dans cette démarche, les autorités nigériennes ont donc décidé de réintégrer l’initiative, « une décision salutaire », selon la société civile.
« Nous soutenons et encourageons cette démarche pour une transparence intégrale dans la gestion de nos ressources et leurs utilisations pour le développement de notre pays », a commenté Ali Idrissa Nani, président du Réseau des organisations de la société civile pour la transparence budgétaire (Rotab). Le Niger est un pays producteur d’uranium, d’or, de pétrole ainsi que de diverses autres ressources naturelles dont la contribution au PIB est jugée dérisoire en raison notamment de certaines pratiques opaques en matière de gestion des revenus selon les critiques de la société civile.
Avec la tribune afrique