En partenariat avec l’Essec Business School et avec la participation de l’Office national interprofessionnel des céréales et légumineuses (ONICL), le think tank Green Vision Morocco et la Fédération nationale des négociants en céréales et légumineuses poussent la réflexion pour permettre un meilleur essor d’une filière capitale dans l’économie du royaume.
Un Marocain consomme en moyenne 200 kg de céréales par an, contre une moyenne mondiale de 152 kg. Pour son approvisionnement, le pays, qui ne peut se contenter de sa production, est donc contraint d’importer plus de 44% de sa consommation annuelle. Ses principaux fournisseurs sont la France pour le blé tendre et l’orge, le Canada pour le blé dur, l’Argentine et les Etats-Unis pour le maïs. C’est dire l’importance de cette filière pour l’économie du royaume.
Dans le but de jeter les pistes qui permettront de propulser davantage la filière céréalière, le think tank Green Vision Morocco (GVM) et la Fédération nationale des négociants en céréales et légumineuses (FNCL) en partenariat avec l’Essec Business School ont organisé le 16 janvier dernier à Rabat des séances d’échanges, avec la participation de l’Office national interprofessionnel des céréales et légumineuses (ONICL).
D’une part, les professionnels notent l’avancée remarquable impulsée par le Plan Maroc Vert qui permet notamment aux petits agriculteurs de se professionnaliser et développer de véritable business. D’autre part, au regard de la démographie galopante de l’Afrique et par laquelle le Maroc est intimement concerné, la considération d’un meilleur approvisionnement du marché local en céréale relève, selon les participants, d’un enjeu stratégique pour l’économie.
Dans un pays où la consommation de pain représenterait six fois celle de la France -d’après la Fédération- et dans un contexte socio-économique où le prix du pain ne peut franchir la barre de 1,20 dirham -afin de préserver la paix sociale, les négociants de céréales pensent à une restructuration de leur filière qui permettrait de corriger les couacs sources de freins, tels que les problèmes de logistique au niveau des ports, les surcoûts… D’autres projets plus structurants tels que la création d’une bourse céréalière sont autant de dossiers sur lesquels ils entendent pousser leurs pions.
«Il est temps de repenser le modèle de gestion de notre filière pour permettre aux opérateurs de s’oxygéner. Le Maroc est structurellement importateur et dépendant des importations. Si vous prenez une céréale comme le maïs, nous en produisons de manière exponentielle. Il nous faut donc travailler à trouver les meilleurs mécanismes qui permettent non seulement un approvisionnement efficace du marché», a déclaré Jamal M’Hamdi, président de la FNCL.
Pour sa part, Thierry Sibieude, directeur général d’Essec Afrique Atlantique, s’est réjoui que professionnels et une instance publique comme l’ONCIL s’asseyent à la même table pour évoquer les réalités de la filière céréalière marocaine et les perspectives d’avenir qui lui permettrait un meilleur rayonnement.
Avec la tribune afrique