L’ONU a annoncé mardi 22 janvier la nomination du diplomate chinois Huang Xia comme envoyé spécial dans la région des Grands Lacs. Il prend la suite de l’Algérien Saïd Djinnit qui occupait ce poste depuis 2014. Cette nomination reflète l’influence de plus en plus marquée et revendiquée de Pékin dans l’organigramme onusien.
Avec notre correspondante à New York, Marie Bourreau
Mis à part le représentant permanent chinois au Conseil de sécurité, Pékin n’avait encore aucun diplomate à un poste hiérarchique élevé à l’ONU. Ancien ambassadeur au Niger, au Sénégal et en République du Congo, Huang Xia, qui a aussi été en poste au Gabon et en France, devient donc le premier envoyé spécial d’origine chinoise.
Sa nomination est symbolique à plus d’un titre : elle marque l’ambition de plus en plus revendiquée de Pékin à se faire voir et entendre au sein de l’ONU. La Chine est le deuxième contributeur financier au budget régulier et au budget du maintien de la paix et entend bien récolter des bénéfices de son implication financière.
Elle souligne aussi la place centrale que la Chine occupe dans le développement et la pacification du continent africain que ce soit à travers des contrats commerciaux ou l’envoi de casques bleus.
Pour satisfaire Pékin, le secrétaire général Antonio Guterres n’a pas hésité à mettre un terme à la mission de l’Algérien Saïd Djinnit. « Les Chinois sont en train de prendre le pouvoir à l’ONU », s’inquiète d’ailleurs un diplomate. Et Pékin ne fait pas mystère de ses ambitions futures : obtenir la tête du département du maintien de la paix dirigé depuis plus de 20 ans par les Français.
Avec RFI