Le 18 janvier 2019, lors de la cérémonie de triomphe de la 36ème promotion de l’Ecole militaire interarmées de Yaoundé, le président de la République a, une fois de plus, démontré qu’il est un «mendiant de la paix».
Paul Biya est revenu sur la crise sociopolitique et sécuritaire qui sévit dans le Nord-Ouest et le Sud-Ouest depuis novembre 2016. «Je réitère mon appel à nos jeunes qui se sont laissés entraîner dans une voie sans issue, à saisir cette opportunité de revenir dans le droit chemin, de reconstruire leurs vies et de participer, aux côtés de leurs frères et sœurs, à l’édification de notre pays», a lancé le président de la République à l’endroit des 174 jeunes officiers de la promotion «Unité et diversité» de l’Émia – l’École militaire interarmées de Yaoundé. Paul Biya a toujours prôner la paix, l’unité et le vivre ensemble.
Depuis le déclenchement de cette crise, il met tout en œuvre pour une résolution pacifique. Dès l’annonce des premières revendications exprimées par des organisations ou groupes d’enseignants et d’avocats d’expression anglaise, le chef de l’État a ouvert des voies de dialogue avec les différentes parties prenantes. Le 06 novembre 2018, il s’est montré attentif aux frustrations et aspirations des populations du Nord-Ouest et du Sud-Ouest. Plusieurs mesures ont jusqu’ici été prises dans le sens du rétablissement de la paix. Citons, entre autres, le recrutement spécial pour les matières scientifiques de 1 000 jeunes enseignants bilingues; la mise en place d’un fonds spécial d’un montant de deux milliards de Fcfa, pour servir de subvention en faveur des établissements d’enseignements privés laïcs et confessionnels; la publication de la version anglaise du traité et textes de l’Ohada; l’arrêt des poursuites judiciaires contre Félix Nkongo Agbor, Fontem à Forteka’a Neba, Paul Ayah Abine et d’autres personnes interpellés dans le cadre des violences survenues dans les deux régions; le lancement du Pahu – le Plan d’assistance humanitaire d’urgence d’un montant de 12 milliards de 716 millions 500 de Fcfa destiné à rétablir un cadre de vie propice à l’épanouissement et au développement des communautés affectées par lesdites violences terroristes.
Autres mesures
Le 30 novembre 2018, le chef de l’État a décidé de la création du Cnddr – le Comité national de désarmement, de démobilisation et de réintégration destiné à permettre aux jeunes Camerounais impliqués dans les violences armées contre les forces de défense et de sécurité et les populations civiles des deux régions à se réinsérer dans l’ordre normal de la vie nationale. Le 14 décembre 2018, il a ordonné l’arrêt des poursuites contre 289 personnes poursuivies devant les tribunaux militaires et détenues pour des délits commis dans le cadre de ladite crise. Décision qui a été immédiatement suivie d’effet, et toutes les personnes concernées, ont recouvré leur liberté.
Malheureusement, les «entrepreneurs de guerre» continuent de mettre à mal l’unité nationale en prônant la sécession. «Je leur lance un appel à déposer les armes et à retrouver le droit chemin. J’en appelle tout particulièrement aux jeunes qui se sont laissé entraîner dans une aventure sans lendemain… Fort du soutien du peuple camerounais tout entier et persuadé qu’il existe une issue honorable, dans l’intérêt de tous, je ferai en sorte que le calme et la sérénité reviennent dans les deux régions concernées, dans le respect des institutions dont je suis le garant», déclarait-il le 06 novembre 2018. Rien à faire, les sécessionnistes ne répondent pas à cet appel. «Quant aux criminels qui persisteront à rester sur la voie de la violence, ils savent ce qui les attend. Les forces de défense et de sécurité continueront à faire leur devoir avec fermeté, détermination et professionnalisme», a averti le chef suprême des armées, le 18 janvier 2019 à la cour d’honneur de la brigade du quartier général à Yaoundé.
Selon certaines informations en notre possession, la crise anglophone aurait déjà causé le déplacement d’environ 347 000 personnes, fait 165 morts parmi les forces de défense et de sécurité et 400 parmi les civils. Sur le plan sécuritaire, le gouvernement a pour priorités en 2019, le suivi renforcé de la situation politico-sécuritaire dans les régions du Nord-Ouest et du Sud-Ouest; le renforcement de la capacité d’adaptation des différents dispositifs en fonction de la situation sécuritaire sur le terrain; l’extension du système de vidéosurveillance, dans tous les chefs-lieux de régions ainsi que certaines frontières sensibles; la poursuite du processus de mise en place des nouvelles unités de police et de gendarmerie sur l’ensemble du territoire national; la poursuite de la modernisation des services de sécurité de l’Etat, tant dans leur fonctionnement que dans le renforcement de leurs capacités opérationnelles.
Source: Sans Détour N°281