En deux ans, Donald Trump a imprimé une marque très personnelle sur la présidence américaine. Un style qui, s’il ne plait pas à tous, convient parfaitement au milliardaire.
Un anniversaire qu’il risque de célébrer en petit comité, «shutdown oblige». Le 30ème jour de la fermeture partielle des administrations américaines, le plus long de l’histoire, marque le deuxième anniversaire de l’investiture de Donald Trump. Sans renoncer un seul instant au ton peu politiquement correct qui a fait son succès auprès d’une base qui lui est toujours fidèle, le milliardaire est toujours déterminé à faire construire un mur le long de la frontière Sud, quitte à priver 800 000 fonctionnaires fédéraux de salaire pendant un mois pour un objectif que les démocrates, désormais majoritaires à la Chambre, lui refusent.
Sur le plan international, également, le président américain a marqué la différence avec ses prédécesseurs. En déclarant Jérusalem capitale d’Israël, il a rompu avec trois décennies de politique extérieure américaine, une décision qui a entraîné des manifestations hebdomadaires à la frontière avec la bande de Gaza. Il s’est également rapproché de l’Arabie saoudite, misant notamment sur la proximité entre son gendre et conseiller Jared Kushner avec le très puissant prince héritier Mohammed ben Salmane, lui apportant son soutien y compris aux moments les plus tendus après l’assassinat de l’éditorialiste critique Jamal Khashoggi. Le retrait prochain des troupes américaines de Syrie, une des promesses de campagne, a également provoqué des remous du côté de ses alliés -mais a été salué par le président russe Vladimir Poutine. Le mois prochain, Donald Trump doit retrouver le dictateur nord-coréen Kim Jong-un pour un deuxième sommet historique : mais cette fois-ci, le président américain devra apporter des résultats probants. Leur première rencontre, bien qu’historique, s’était achevée par un document peu concluant et qui n’a nullement freiné les ambitions nucléaires du régime de Pyongyang.
Un clan resserré autour d’un président qui divise
Loin de faire l’unanimité parmi le peuple américain et qui vilipende régulièrement les médias, Donald Trump a resserré les rangs autour de lui après une rotation du personnel inédite dans l’histoire américaine moderne. Mais il peut toujours compter sur le soutien de sa fille Ivanka Trump, conseillère sur tous les fronts malgré d’importants conflits d’intérêts auxquels elle n’a apporté que peu de réponses. Son épouse Melania Trump, elle, semble avoir trouvé un rôle plus public, mais demeure toujours discrète, comme l’a montré le début de l’année 2018, riche en révélations sur les liaisons extraconjugales qu’il a entretenues.
Déjà candidat à sa propre succession, Donald Trump pourrait voir un obstacle se dresser sur le chemin d’un deuxième mandat : le procureur spécial Robert Mueller doit publier, dans les semaines à venir, le rapport concluant son enquête sur les soupçons de collusion avec la Russie. Et les révélations attendues de Michael Cohen, son ancien avocat personnel qui doit témoigner devant le Congrès le 7 février prochain, ne risque pas d’apaiser sa colère… et ses tweets.
Avec parismatch