Les responsables des risques sont actuellement préoccupés par la protection des données et l’importance du risque cyber, aujourd’hui directement assuré par près de 40 % des entreprises.
Les conditions économiques, les interruptions d’activités, mais aussi l’instabilité politique : voici le top 3 des risques aujourd’hui redoutés par les directeurs des risques européens, d’après une étude (1) présentée ce mardi au séminaire de la Fédération Européenne des Associations de gestion des risques (Ferma – 2 –). Viennent ensuite les risques de non-conformité à la réglementation, la concurrence et le risque de réputation. Si d’année en année, certains risques demeurent inchangés, le tableau est loin d’être stable. Ainsi les « conditions économiques » sont-elles passées, en un an, de la cinquième à la première place, les interruptions d’activité font cette année leur entrée dans le tableau et, enfin, cyber-attaques et risques sur la confidentialité des données (rang 7) apparaissent clairement comme une préoccupation croissante.
Protection des datas
La protection des données préoccupe en effet 55 % des directeurs des risques. Elle constitue un « défi en termes de conformité » pour les risk managers, en raison de la nouvelle réglementation européenne de la protection des données, qui entrera en application en 2018 . « Les responsables des risques sont particulièrement soucieux des obligations de notification des pertes de données et des possibles amendes en découlant », relève l’étude. De fait, un nombre croissant d’entreprises ont déclaré cette année des achats de cyber-assurances (37 % contre 28 % en 2014), avec des limites légèrement plus hautes. « Cela signifie que le marché de l’assurance a mieux réussi à développer des solutions répondant à la demande des entreprises, et à faire la différence entre ce qui était couvert, et ce qui ne l’était pas », estime la Ferma.
Autre tendance forte confirmée par l’étude : l’implication toujours croissante des responsables de risque européen dans la prise de décision stratégique. 62 % des répondants mettent en place un management des risques au sein de la stratégie business. 68 % des personnes interrogées sont chargées de développer une culture du risque au sein de leur organisation. Enfin, 59 % travaillent sur la continuité de l’activité et au développement de programmes de crise. Par ailleurs, les deux tiers des responsables interrogés ont déclarés reporter directement au board, ou à un niveau de « top management » – le directeur financier dans 26 % des cas – : c’est nettement plus que dans le passé. « L’enquête montre que les responsables des risques évoluent vers une position dans laquelle ils aident à développer le management du risque dans le business model et dans la culture de leur organisation. Ils ont une vision large des risques, incluant l’environnement des affaires », a commenté le président de la Ferma, Jo Willaert.
(1) – 8ème « European Risk and Insurance Survey », menée par la Fédération Européenne des Associations de Risk Management (Ferma) qui tient actuellement ses journées à Malte. Plus de 630 réponses ont été obtenues auprès de risk managers des 22 associations membres de la Ferma au moyen d’un questionnaire en ligne envoyé entre avril et juin 2016.
(2) – Regroupant 22 associations nationales dans vingt pays européens, la Fédération Européenne des Associations de gestion des risques (Ferma) compte 4.700 membres représentant de grandes entreprises industrielles et commerciales, des institutions financières et des administrations locales, spécialistes de la gestion et du traitement des risques complexes ou des questions d’assurance.
Source : Etude Ferma 2016.
avec lesechos