BNP Paribas et la Société Générale, qui ont récemment enregistré des mouvements sociaux, ont annoncé des primes respectives de 1.000 et 250 euros
L’appel présidentiel en faveur d’une prime exceptionnelle a été entendu par le secteur bancaire. A l’instar d’autres groupes industriels comme Total ou Essilor, les banques ont en effet consenti un geste en direction de leurs salariés les moins bien payés. BNP Paribas, qui a fait face à un mouvement de grève il y a deux semaines, a accordé une prime exceptionnelle de 1.000 euros pour les salaires inférieurs à 45.000 euros. La Société Générale, dont une partie du personnel a pris part vendredi à un mouvement social, a été moins généreuse, avec un chèque proposé de 250 euros.
«Notre directeur général nous a envoyé un message jeudi en amont du mouvement social pour dissuader le personnel de faire grève et nous annoncer cette prime», souligne une source syndicale. L’annonce a plutôt eu un effet inverse en mobilisant davantage le personnel, avec un taux de participation de l’ordre de 40% à 50%. Les salariés des pôles administratifs ont particulièrement suivi le mouvement et plusieurs agences ont été fermées, tandis que les salariés des centre d’appels ont décidé de débrayer entre 10h et 12h, puis entre 20h et 22h ». La Société Générale pointe de son côté un taux de participation globale de 6%.
Début décembre, les syndicats de la Société Générale ont lancé un appel à la grève pour protester contre le résultat des négociations annuelles obligatoires (NAO). La Société Générale a rejeté toute augmentation générale, comme BNP Paribas, et ajouté une révision à la baisse les indemnités de fin de carrière. La banque propose en revanche une augmentation de 1% des salaires inférieurs à 31.000 euros et un intéressement exceptionnel de 1.000 euros, qui devrait donc être complété par une prime «Macron» de 250 euros. Attractif sur le plan fiscal et social, le dispositif annoncé lundi doit être présenté mercredi en Conseil des ministres.
Au Crédit Mutuel, où les NAO viennent de se conclure, la direction a aussi fait le choix d’intégrer une prime de 1.000 euros. Cette dernière sera en outre complétée par une augmentation générale des salaires de 1,5%, avec un plancher de 530 euros, et un abondement au plan d’épargne. «Un bel exemple à suivre», souligne dans un tweet un syndicaliste. D’autres dirigeants ont pris contact avec les organisations syndicales pour mettre sur pied une prime exceptionnelle, comme chez Crédit Agricole Consumer Finance et Cofidis. LCL, qui a choisi de la limiter à 1.000 euros pour les salaires inférieurs à 25.000 euros et 500 euros jusqu’à 35.000 euros, pourrait en revanche être le prochain réseau à connaître une grève. «Préparez-vous à vous mobiliser», prévient déjà FO.
Avec L’AGEFI