Initié depuis décembre 2014 par le Président de la République Ali Bongo Ondimba grâce à un partenariat public-privé avec la multinationale singapourienne Olam, le Programme Graine n’aura pas porté tous ses fruits. Un échec cuisant qui pourrait se concrétiser à la suite de l’acquisition des actifs de la filière cultures vivrières de la Société de Transformation Agricole et de Développement Rural (Sotrader) à une société nouvellement créée et dont l’actionnaire unique n’est autre que la Caisse des dépôts et des Consignations (CDC).
Née d’une collaboration privée-publique et créée par l’Etat gabonais et le groupe Olam International, la Société de Transformation Agricole et de Développement Rural s’était fixé pour objectif la réduction du chômage et de la dépendance alimentaire au Gabon. Une ambition qui n’a pas, semble-t-il, connu le succès escompté du fait des difficultés rencontrées dans le volet cultures vivrières.
La cession qui devrait être actée ce jeudi 13 novembre fait suite à l’échec des démarches menées par la Banque Lazard de 2016 à 2017 pour intéresser des bailleurs au financement du programme. Toute chose qui aurait contraint le gouvernement et Olam à adopter la décision du transfert de la filière palmier à huile de Sotrader à Olam Palm Gabon, et l’acquisition par la CDC des actifs de la filière cultures vivrières.
Pour de nombreux observateurs, cette opération pourrait avoir pour conséquence la fin programmée du programme Graine et mettra à mal l’ensemble des coopératives mises en place dans le cadre de ce projet. Pour cause, on se demande bien comment un établissement financier tel que la CDC pourra assurer la gestion d’une entreprise spécialisée dans l’agriculture. Par ailleurs, quel sera le sort réservé aux compatriotes qui se sont investis dans le développement des coopératives agricoles ?
Pis, le transfert des actifs de la filière palmier à huile de Sotrader à Olam Palm Gabon n’est qu’un retour au juste milieu lorsqu’on sait que la multinationale singapourienne est essentiellement spécialisée dans cette culture, «l’aspect culture vivrière n’aura semble– t-il été qu’un parapluie pour la mise en oeuvre des plantations de palmier à huile », nous a confié un acteur du secteur qui dit regretter cette décision qui sonne comme un aveu d’échec dans la politique d’autosuffisance alimentaire souhaitée par le Chef de l’Etat.
Avec gabonmediatime