Le Parlement sénégalais a voté le 8 décembre la loi de Finances 2019 du pays qui s’élève à 4 000 milliards de F CFA. Dans ses grandes orientations, ce texte s’inscrit dans le sillage du plan Sénégal émergent (PSE), non sans une inclination fortement sociale en cette veille d’élection présentielle.
À l’issue d’un marathon budgétaire de plusieurs jours, la loi de Finances 2019 arrêtée à un peu plus de 4 000 milliards de F CFA (6,1 milliards d’euros), a été adoptée le 8 décembre dernier par la représentation nationale sénégalaise. Elle excède de 297,1 milliards de F CFA, soit +8%, celle de 2018 (3 709 milliards de F CFA).
Dans un contexte préélectoral, la présidentielle se tiendra en février prochain, le gouvernement a présenté un budget tourné « vers des projets économiquement rentables et socialement utiles », a indiqué Amadou Ba, le ministre de l’Économie et des Finances.
Poursuite des projets et des programmes du plan Sénégal émergent (PSE) et consolidation des performances économiques réalisées par le pays ces dernières années, restent les principales orientations de ce budget 2019. Le chef de l’État en avait donné le ton en octobre dernier lors des débats précédant son adoption en Conseil des ministres. À l’instar de 2018, décrétée « année sociale » par le gouvernement, la mise en œuvre des grands projets sociaux sera intensifiée, selon le ministre sénégalais.
Le volet social au premier plan
C’est le cas des programmes visant la mise en place de filets sociaux (bourses de sécurité familiale), la couverture maladie universelle (CMU), le programme d’urgence de développement communautaire (PUDC), l’amélioration de l’alimentation en eau potable de Dakar (PSDAK), le désenclavement et la modernisation des zones frontalières (PUMA), l’aménagement du cadre de vie en milieu urbain (Promovilles).
La lutte contre le chômage massif des jeunes et des femmes, déclarée comme étant une des principales priorités du gouvernement, un fonds récemment lancé et dédié à entrepreneuriat rapide pour les jeunes et les femmes a été abondé à hauteur de plus d’une trentaine de milliards de F CFA.
Autres caractéristiques de ce budget, les dépenses consacrées aux personnels ont enregistré un bond de 375,3 milliards de F CFA, traduisant dans une certaine mesure les engagements pris par le gouvernement vis-à-vis de ses partenaires sociaux de la justice, de l’enseignement, de la santé, etc. Les dépenses en capital ont également connu une hausse, s’établissant à 440,7 milliards de F CFA. Les investissements vont absorber un montant de plus de 1 400 milliards de F CFA.
Un taux de croissance estimé à 6,8% en 2019
Si le déficit budgétaire est projeté à 3%, le taux d’endettement public est lui attendu autour de 45% du PIB. Dans ce budget, le premier poste des dépenses reste le service de la dette publique avec 863,17 milliards de F CFA. Le gouvernement est régulièrement critiqué par ses opposants et certains observateurs sur son rythme d’endettement. Quant au taux de croissance, il est projeté à 6,8% en 2019, selon le gouvernement.
Lancé en février 2014, le PSE a bouclé sa première phase d’existence. Pour financer la mise en œuvre de son second volet, le gouvernement sénégalais va rencontrer les bailleurs internationaux les 17 et 18 décembre à Paris avec comme objectif de lever 2850 milliards de F CFA.
Avec jeuneafrique