Les transferts d’argent, un véritable cimetière financier pour les immigrés africains vivant en France. Une enquête réalisée et publiée en novembre par l’association de consommateurs UFC-Que Choisir, montre la surfacturation opérée par les sociétés de transfert d’argent sur les envois.
L’Association déplore notamment l’opacité sur les taux appliqués et les frais de change cachés par les sociétés de transfert d’argent. Pour mieux étayer son inquiétude, l’association a mis en chiffres les dépenses englouties chaque année dans les transferts effectués depuis la France vers des pays hors Union européenne. Ce sont ainsi 680 millions d’euros sur les 10,2 milliards d’euros envoyés en 2017 qui ont été retirés par ces sociétés sans explications claires.
Si des pays utilisant le franc CFA sont exemptés des frais de change, le Maroc ou l’Algérie, pourtant en tête des pays africains destinataires de l’argent qui sort de l’Hexagone, paient le prix fort avec des taux pouvant aller jusqu‘à 42 %.
À présent, l’UFC-Que Choisir recommande à l’Union européenne de lever cette « zone de non-droit sur les opérations internationales réalisées en devises étrangères » et d’imposer un strict encadrement sur ces transferts d’argent afin de favoriser une concurrence salutaire. En attendant une réponse de Bruxelles, l’association a déposé plainte contre Western Union et MoneyGram, principales agences de transfert d’argent, pour pratiques commerciales trompeuses. Des accusations rejetées par ces sociétés qui évoquent leurs réseaux de distribution et les délais d’opération pour justifier leurs tarifs.
En juin 2017, le Fonds international de développement agricole (FIDA) avait également dénoncé le manque de concurrence, rendant excessif les frais liés aux transferts d’argent.
Avec Africanews