L’intersyndicale représentant les hôtesses de l’air et stewards de la compagnie aérienne Joon dénoncent de nouveau leurs conditions de travail, tandis que chez Air France les pilotes modérés l’ont emporté aux élections du SNPL – qui s’oppose à la fermeture évoquée de la filiale à coûts réduits. Pour les passagers, la carte cadeau Air France est de retour.
Un communiqué de l’intersyndicale des PNC de Joon (SNPNC/FO et UNSA PNC) le 4 décembre 2018 expliquent qu’ils « se reconnaissent dans les revendications des gilets
jaunes : des salaires ne permettant pas de vivre dignement, des conditions de travail
inférieures à celles garanties par le droit français, de la pression au quotidien… ». Et de rappeler : « Nous volons sur des avions Air France, Nos pilotes sont Air France, Notre manuel d’exploitation est celui d’Air France, Nos clients sont ceux d’Air France, Nos opérations au sol sont Air France, Nous sommes formés par Air France ». Il est donc pour les deux syndicats « grand temps de mettre un terme à cette fracture sociale » ; « sans prise en compte de notre détresse, une mobilisation sera inévitable ». Les « gilets JOON » demandent à être reçus par la Direction dans les plus brefs délais « afin de stopper l’hémorragie sociale en cours », le SNPNC AF précisant :
Oui, les conditions de travail sont honteuses chez Joon. Cette compagnie du groupe Air France, a, sans aucun état d’âme, demandé à s’exonérer de l’application de la loi française concernant, entre autre, les limitations en heures de vol, les temps de repos des Hôtesses et Stewards émanent du Code de l’Aviation Civile (CAC). La Direction de Joon teste sur ses Personnels Navigants Commerciaux(PNC) les seuls « Flight Time Limitations » (FTL). Ces règles FTL, mises en place par l’Europe, sont de strictes règles minimum de sécurité des vols, en deçà desquelles l’Europe a estimé qu’il y avait un danger. Exit donc le volet social, la considération, la reconnaissance de la fatigue des équipages et la qualité de vie au Travail si souvent mises en avant par le Groupe Air France.
Selon l’intersyndicale, « pour une poignée de queue de cerise, 50€ au dessus du Smic », les PNC Joon sacrifient leur santé (repos minimum, enchaînement des vols), leur vie sociale (déstabilisation régulière et fréquente des activités vols), etc. « N’en doutons pas, à terme, le risque de graves répercussions sur la sécurité des vols de la compagnie est bien présent ». En 9 mois d’existence Joon a « réussi l’incroyable prouesse de faire démissionner de nombreux PNC et de voir une fulgurante, et inquiétante, augmentation des arrêts maladie », poursuivent les syndicats, selon qui un grand nombre de PNC « regrette d’avoir quitté leur ancienne compagnie pourtant peu recommandable ».
Chez les pilotes, ce sont les élections chez le syndicat majoritaire SNPL qui ont fait le buzz hier, avec une participation record de 80,16% : la direction menée par Philippe Evain a été désavouée, le président finissant 41e sur 48 élus tandis que ses opposants récoltaient 34 élus. Une façon de dire stop au conflit permanent mené depuis 4 ans, et de rendre possible un dialogue constructif avec la direction sur le futur d’Air France. Les négociations salariales vont donc reprendre avec une nouvelle équipe, qui dit attendre la présentation de la stratégie du nouveau CEO d’Air France-KLM Benjamin Smith, notamment sur la croissance envisagée par le groupe. « Les pilotes ont rejeté le conflit permanent. Mais si la direction pense qu’elle pourra obtenir ce qu’elle veut, elle fait une grave erreur. La nouvelle équipe veut des conditions identiques à celles des pilotes de KLM », explique d’ailleurs un pilote de la nouvelle majorité dans La Tribune.
Philippe Evain a toutefois rappelé sur les réseaux sociaux que dans son bilan ne figurait « pas le moindre accroc dans le contrat pilote AF que nous avons tiré vers le haut et la paix entre les salariés ». Et de dire un « grand merci aux pilotes du SNPL qui ont reconduit la quasi totalité de mon équipe. Fiers de vous qui vous êtes battus. Bonne chance au futur bureau! ». Les premier et troisième du vote, Vincent Bossy et Jean-Louis Barber (le nouveau président ne sera nommé que jeudi), ne sont par ailleurs pas connus comme des tendres : M. Barber était en particulier à la tête du SNPL Air France lors des deux semaines de grèves de l’automne 2014 (à l’époque au sujet du développement de la low cost Transavia).
Côté passagers, Air France propose désormais à ses clients la possibilité d’offrir une carte cadeau à leurs proches pour profiter d’un voyage inoubliable. Sports d’hiver, weekend romantique, découverte ou détente au soleil… Avec la carte cadeau, le bénéficiaire peut choisir parmi plus de 200 destinations Air France, HOP!, Joon ou des destinations proposées en partage de codes avec les partenaires Air France via www.airfrance.com et en agence Air France. La carte cadeau peut aussi être utilisée pour bénéficier de services complémentaires tels qu’un Menu à La Carte ou un bagage supplémentaire. « A offrir pour toutes les occasions », la carte cadeau se commande en quelques clics sur airfrance-cartecadeau-fr.sharegroop.com : Choisir le montant de la carte cadeau ; Personnaliser la carte cadeau avec le nom du bénéficiaire ; L’offrir en main propre en imprimant la carte cadeau ou l’envoyer par email. La carte cadeau est ensuite valable un an à compter de la date d’achat. nominative, non cessible et non remboursable.
Avec air journal