La République démocratique du Congo vient de tripler le taux de redevance du cobalt et du coltan à 10%. Le ministre des Mines, Martin Kabwelulu, l’a annoncé hier. Le gouvernement congolais est déterminé à maximiser les retombées qu’il peut capter du sous-sol très riche en minerais.
C’est la suite logique du nouveau code minier promulgué au début de cette année, malgré la très forte opposition des compagnies minières internationales comme le Suisse Glencore, le Chinois China Molybdenum ou encore le Britannique Randgold. Un texte destiné à empêcher les partenaires étrangers « de piller les richesses de la RDC ». Sa première application, c’est donc la signature d’un décret la semaine dernière (le 24 novembre), qui fait une liste des « matières minérales stratégiques ».
Il y a en trois pour le moment : le cobalt, composant-clé des batteries électriques, le coltan, indispensable dans la fabrication des appareils électroniques et le germanium, nécessaire dans la fabrication des transistors. Un décret publié donc dix jours après sa signature et dont la conséquence est la hausse du taux de redevance des compagnies minières, qui pourra tripler et passer de 3,5% à 10%, comme le prévoit le code minier. Cette décision traduit ce que les majors minières avaient dénoncé : la fin de la stabilité des contrats sur dix ans.
Elle intervient dans un contexte où le cours du cobalt est très bas et peu de temps après celle de Glencore de suspendre l’exportation du cobalt de la mine de Kamoto, en raison d’un niveau élevé de radioactivité.
Premier producteur mondial, le Congo-Kinshasa fournit plus de 60% du cobalt sur le marché international.
Avec RFI