En tant que pays membre non permanent du Conseil de sécurité, la Côte d’Ivoire préside depuis le 1er décembre 2018 et ce jusqu’à la fin de cette année, cette instance mondiale. En prenant les commandes du Conseil de sécurité des Nations unies, quelles sont les priorités du pays de Ouattara ?
La présidence ivoirienne de l’ONU sera axée sur le partage d’expériences en matière d’Opérations de maintien de la paix de l’Onu. En outre, cette présidence va s’atteler sur la problématique de stabilité et du développement économique.
Dans la droite ligne de ces priorités, un débat de haut niveau présidentiel est prévu le 05 décembre prochain aux Nations Unies. Il est intitulé «La reconstruction économique post-conflit, pilier de la consolidation et de la pérennisation de la paix, et facteur de stabilité et de sécurité». Le lendemain 06 décembre, un autre débat de haut niveau ministériel est également prévu sur le thème, «Une plus grande implication des Etats et des organisations sous-régionales et régionales pour plus d’efficacité dans la prévention et la résolution des conflits, en étroite coopération avec les Nations Unies».
Hormis ces débats de haut niveau, le programme de travail comportera, entre autres, des séances d’information relatives à la consolidation et à la pérennisation de la paix et de la sécurité internationales.
Et dans la droite ligne de cet exercice traditionnel pour les différents pays qui assurent la présidence tournante du Conseil de sécurité”, la Côte d’Ivoire entend réussir sa présidence en veillant à ce que la paix et la sécurité soient une réalité dans le monde.
Un vécu qui compte
Pour parvenir à ses fins, il y a entre autres, la question de la sécurité dans le G5 Sahel et l’aboutissement des résolutions de paix dans le monde. Et en tant que membre non permanent, la Côte d’Ivoire a promis de ne jamais voter de résolutions qui pourraient avoir des dégâts collatéraux sur les populations du monde. Comme on le voit, la Côte d’Ivoire a de grandes ambitions pour sa présidence dont les enjeux ne sont plus à démontrer.
En présidant le Conseil de sécurité, le pays de Ouattara offre un profil intéressant pour plusieurs raisons. D’abord, il y a le passé post-conflit de ce pays qui plaide pour lui. En effet, la Côte d’Ivoire a connu une crise ouverte en septembre 2002 et ce jusqu’en mai 2011. Cette crise a ébranlé l’Etat et engendré de mauvais résultats économiques.
Ensuite, pour ce pays qui passait pour un modèle de stabilité, sa crise politique a démontré qu’il n’y a pas de résolution de conflits sans la participation des grandes puissances mondiales (Etats Unis, France, Grande Bretagne) de même que la contribution des partenaires multinationales.
Au regard de l’expérience ivoirienne, toute la communauté internationale a compris qu’il faut mettre en œuvre des actions collectives permanentes pour définir certaines stratégies d’appui aux organisations sous régionales qui peuvent elles aussi devenir des acteurs de référence en matière de prévention et de gestion de conflit. Le cas de la Cedeao en ce qui concerne la Côte d’ivoire est un cas remarquable parmi tant d’autres.
En effet, il faut rappeler que ce pays a connu entre 2002 et 2011 une décennie de crise politico-militaire qui a conduit à son absence sur la scène internationale et une longue présence de Casques bleus sur son sol. Et ceci à travers les leçons et les expériences tirées de sa longue collaboration avec l’opération des Nations Unies en Côte d’Ivoire (Onuci).
Avis favorable
La Côte d’Ivoire a reçu un avis favorable de 190 pays sur les 193 que compte l’ONU. Elle siège pour la troisième fois, après 1964-1965 et 1990-1991, au Conseil de Sécurité de l’ONU en tant que membre non permanent.
Cette présidence est conforme aux textes des Nations unies qui disposent que la présidence du Conseil de sécurité soit assurée pendant un mois par chacun des Etats membres.
Le président ivoirien Alassane Ouattara a accueilli cette désignation avec “avec fierté” l’élection de son pays comme membre non permanent du Conseil de sécurité des Nations Unies, estimant qu’il s’agit d’une “nouvelle étape dans notre politique de repositionnement diplomatique. La Côte d’Ivoire remplira sa mission, dans le respect de nos valeurs de paix, de dialogue et de tolérance (…)», a conclu le chef de l’Etat ivoirien.
En effet, après la Bolivie en octobre et la Chine, en novembre de cette année, c’est le tour de la Côte d’Ivoire en décembre 2018 de conduire les débats au Conseil de sécurité.
Les autres pays élus sont le Koweït, les Pays-Bas, le Pérou et la Pologne. L’autre pays africain est la Guinée équatoriale, élue pour la première fois.
Le Conseil de sécurité comprend 10 membres non permanents qui sont élus pour deux ans et cinq membres permanents: le Royaume-uni, la Chine, la France, la Russie et les Etats-Unis.
Avec benin24tv