Ali Bongo « va mieux », renchérissent ses soutiens en tête desquels la Présidence gabonaise. Mais seulement, cela fait plus d’un mois qu’il a quitté son pays sans jamais y retourner. Une absence que la Cour constitutionnelle a qualifié « d’indisponibilité » repoussant par tous les moyens l’hypothèse de vacance de pouvoir. Le tout sans qu’aucune preuve n’atteste que le président gabonais soit en vie. Cinq semaines d’attente déjà et toujours pas la moindre photo à l’horizon.
Il va mieux affirment ses soutiens, il fera sa convalescence au Maroc en Angletterre… Voici comment les gabonais doivent se convaincre de la bonne santé d’un président élu en août 2016 dans des conditions plus que douteuses. Depuis le 24 octobre dernier, personne n’a vu Ali Bongo même sur un lit d’hôpital.
Ce patient saoudien dont on ne sait rien
Les officiels gabonais même les mieux introduits, apprennent des nouvelles de ce grand patient saoudien que par voie de presse ou par les « mystérieuses sources » qui alimentent la presse internationale. Ike Ngouoni qui avait pourtant promis de donner des nouvelles régulièrement s’est tu depuis le 11 novembre. Une omerta qui ne dit pas son nom avec des signes avant-coureur qu’on ne nous dit pas tout.
De la Constitution modifiée « arbitrairement » par la Cour constitutionnelle pour sauver les meubles, à la convalescence toujours pas confirmée, rien ne prouve aux Gabonais que leur « Ali Bongo » va mieux. Quand on sait que la presse présidentielle regorge de photographes de génie ou encore que tous les collaborateurs d’Ali Bongo ont des smartphones dernier cri, il est impossible de croire qu’aucune preuve de vie de soit disponible.
Une attente interminable
A moins bien entendu que le pire serait survenu à Riyad depuis le 24 octobre et que le régime au pouvoir tente de gagner du temps. Une thèse d’ailleurs amplement relayée sur les réseaux sociaux : Ali Bongo serait bien mort ! Le mystère autour de la santé devient même religieux. Ali Bongo est devenu est personnage des saintes écritures où l’on demande de croire sans avoir vu.
Les Gabonais doivent s’efforcer de croire que leur président est vivant et qu’il se porte « extrêmement mieux » sans savoir de quelle maladie il souffre et surtout sans la moindre image de cette hospitalisation historique. C’est ainsi que se veut cette république à l’aveugle à laquelle s’accroche le parti au pouvoir, déboussolé par cette hospitalisation impromptue.
Le Parti démocratique gabonais (PDg, au pouvoir depuis 1968) peut compter sur l’ingérence de la Cour constitutionnelle, dirigée par la belle-mère d’Ali Bongo : Marie Madeleine Mborantsuo. Un duo gagnant donc. Mais jusqu’à quand ?