Les familles biologique et politique d’Ali Bongo ont finalement accepté la proposition insistante du Roi Mohammed VI du Maroc, son ami d’enfance. Ce mercredi 28 novembre 2018, le président gabonais va être transféré du King Faisal Hospital de Riyad où il est hospitalisé depuis un mois, vers l’Hôpital militaire de Rabat au Maroc. Officiellement, les autorités gabonaises assurent que la convalescence du patient présidentiel va être de courte durée. Ali Bongo pourrait même reprendre pleinement ses fonctions sous peu.
Il aura fallu une annonce sur les réseaux sociaux de Sylvia Bongo, la Première Dame, pour pousser la présidence gabonaise à sortir de son mutisme communicationnel.
« […] Ce mercredi 28 novembre, le président de la République, le Chef de l’Etat gabonais, Ali Bongo Ondimba, mon époux, quittera l’hôpital du Roi Fayçal de Riyad en Arabie Saoudite », annonce la Première Dame. « Pour poursuivre sa convalescence, le Président, en concertation avec sa famille proche, a fait le choix d’accepter la proposition d’accueil de son frère, Sa Majesté le Roi du Maroc Mohammed VI », précise-t-elle dans une communication diffusée sur ses comptes Twitter et Facebook.
Invitation royale
Le flou est donc levé sur les conjectures d’un éventuel transfert d’Ali Bongo vers Londres où il détient une résidence dans le quartier huppé de Mayfair. L’entourage du président avait un temps étudié l’option du transfert dans une clinique spécialisée de la capitale britannique. Finalement, les familles biologique et politique du président gabonais ont répondu favorablement à l’instance de Mohammed VI, le roi du Maroc qui demandait à ce que son « frère» puisse être transféré au Maroc.
Hospitalisé depuis le 24 octobre 2018 au King Faisal Hospital de Riyad après un AVC, Ali Bongo va donc continuer sa convalescence au Maroc. Malgré notre insistance, toutes les autorités gabonaises se gardent bien de communiquer sur l’heure d’arrivée ainsi que le lieu de réadmission du patient présidentiel dans le royaume nord-africain. Selon d’autres sources, Ali Bongo sera vraisemblablement admis à l’Hôpital militaire de Rabat dont une aile aurait été aménagée par les autorités pour protéger l’intimité et la confidentialité de l’ami d’enfance du Roi du Maroc.
Rabat, nouveau centre du pouvoir gabonais?
Joint au téléphone par La Tribune Afrique, la communication du Palais du Bord de mer a confirmé que Jean Yves Teal, le SG de la Présidence, Brice Laccruche Alihanga, le directeur de cabinet du Président, François Epouta, son chef du protocole, Ike Ngouoni, le porte-parole du Palais, sont déjà en route pour Rabat. En revanche, pas de déplacement pour Emmanuel Issoze Ngondet, le Premier ministre, chargé de vider les affaires courantes pendant que le président et ses proches collaborateurs examinent les « dossiers prioritaires».
Pendant ce temps, la question d’une vacance du pouvoir est éludée. « Peut-être que dans deux, trois, quatre jours, dans une semaine, vous verrez les images du président. Vous verrez bien le président de la République qui a retrouvé ses automatismes habituels », promet même Guy Bertrand Mapangou, le porte-parole du gouvernement. Même si le gouvernement assure que la convalescence marocaine du président gabonais sera de courte durée, celle-ci pourrait durer plusieurs jours voir plusieurs semaines. Autre question encore plus pressante, la date -même approximative- de retour à Libreville du président gabonais après une récupération progressive de ses pleines capacités physiques. Rabat devient désormais le centre du pouvoir gabonais. Pour combien de temps? Mystère !
Avec la tribune afrique