Secteur à fort potentiel, les mines ont fait l’objet d’un séminaire dans le cadre de la mission belge au Maroc. Des pistes de développement scientifique et technologique ont été présentées par les deux parties.
Conférences, visites d’usine, inauguration, signature de convention… l’agenda de la mission économique belge au Maroc est chargé. Dans le cadre de la délégation conduite par la princesse Astrid de Belgique dans le royaume, un séminaire belgo-marocain sur le secteur du génie minier a été organisé hier en présence de Aziz Rabbah, ministre de l’Énergie, des mines et du développement durable. Ainsi, plus d’une cinquantaine de participants ont pris part à ce séminaire.
L’objectif de cet événement, organisé avec l’Office national des hydrocarbures et des mines (ONHYM), est de présenter des projets innovants et de mettre en exergue la collaboration déjà entamée par les deux pays dans le secteur des mines, de l’analyse des sols à l’extraction en passant par la transformation des minerais. Plusieurs intervenants ont donc exposé les meilleures pratiques dans le domaine du génie minier, dont Managem ou encore l’ONHYM. Du côté belge, plusieurs experts institutionnels et industriels se sont attardés sur la présentation des dernières innovations dans le domaine de la digitalisation du secteur minier, ou encore dans la recherche et développement. D’ailleurs, il est à noter que plusieurs collaborations entre les universités marocaines et les centres de recherche belges ont déjà donné des fruits pour le développement du secteur minier au Maroc. Cette rencontre s’inscrit dans le cadre d’examen du potentiel de partenariat entre le Maroc et la Belgique.
«Suite aux différentes présentations, nous sommes en train d’étudier des possibilités de partenariat dans le secteur», nous affirme Abdellah Mouttaqi, secrétaire général de l’ONHYM.
Le Maroc est un pays à la longue tradition minière. De son côté, la Belgique dispose d’un savoir-faire technique, de recherche et d’exploitation. Mais il faut noter que la Belgique dispose également de compétences avérées dans le domaine du recyclage des matériaux miniers. «C’est, en effet, une nouvelle filière qui intéresse les opérateurs marocains. Ainsi, nous allons également explorer les possibilités de partenariat qui peuvent s’offrir à la partie marocaine dans ce sens», annonce Mouttaqi. À noter que l’ONHYM vise, dans le cadre de ce partenariat, son renforcement avec les opérateurs belges dans le domaine de la formation. «Il faut assurer la relève dans un secteur vital pour l’économie nationale», confirme le secrétaire général de l’ONHYM.
En outre, l’office veut également renforcer les techniques du génie minier en général, notamment la géologie, l’exploration, le traitement de minerai, la valorisation, mais également toute la modélisation qui devrait suivre l’évolution digitale planétaire. Par ailleurs, l’ONHYM vise également à développer son partenariat avec la Belgique dans le domaine de la cartographie géologique, axe concernant lequel le Maroc dispose d’un plan national en bonne et due forme. L’intérêt consiste donc à mutualiser les moyens et technologies des deux pays pour en faire un véritable axe de développement. Pour ce qui est des signatures de convention, une convention quadripartite sera signée prochainement entre l’ONHYM, l’Université de Namur (Belgique), l’Université d’Oujda et la société marocaine SACEM, qui exploite le manganèse dans la région de Ourzazate.
Aziz Rabbah
Ministre de l’Énergie, des mines et du développement durable
«Il faut encourager les joint-ventures dans le secteur»
Quel est le rôle du gouvernement dans cette mission économique ?
En tant qu’acteur public, nous avons intérêt à faciliter les échanges entre les entreprises marocaines et belges. Nous devons également encourager les joint-ventures sur le marché marocain. Je suis certain qu’il existe d’énormes opportunités dans cette mission économique belge que les investisseurs marocains devraient prendre en considération en vue de leur développement futur. Je suis confiant car il y aura certainement des dizaines de signatures, dans le domaine des mines et de l’énergie, entre les opérateurs industriels des deux pays dans le cadre de cette mission.
Quels sont les secteurs privilégiés ?
Tous les types d’énergies sont ciblés, en plus de l’efficacité énergétique. Ce secteur représente en effet un gros potentiel, dans le sens où le fait de rationaliser l’utilisation de l’énergie permet la création de plus d’emplois et de plus d’entreprises. Le domaine minier présente également des potentialités énormes, car nous disposons d’une vision claire qui va se préciser davantage dans les mois à venir concernant le développement des mines aux phosphates. Dans cette optique, il est certain que nous aurons besoin d’investisseurs de grande envergure pour nous accompagner dans ce chantier.
Quelles sont donc vos attentes par rapport à cette mission ?
Il devrait y avoir beaucoup de concret après cette mission. Plusieurs accords seront signés entre les entreprises marocaines et belges. Déjà, cette volonté de renforcer la présence belge au Maroc est une opportunité à saisir. Nous allons par ailleurs assurer un accompagnement aux entreprises belges désireuses d’investir au Maroc.
Avec leseco