La nomination de René Trabelsi le 13 novembre dernier a été très commentée. Le nouveau ministre tunisien du Tourisme, qui réfute les rumeurs dont il est la cible, revient pour Jeune Afrique sur son ambition pour le secteur.
Son mandat s’annonce court. À l’automne 2019, après les législatives, un nouveau gouvernement sera désigné et René Trabelsi devra – peut-être – passer la main au ministère du Tourisme, où sa désignation a suscité de nombreuses réactions le 13 novembre dernier.
Ce Tunisien de confession juive, originaire de l’île de Djerba, n’est pas un inconnu du grand public. L’ex-gérant d’un quatre étoiles a fondé depuis Paris son agence de voyage, pour une clientèle majoritairement française à destination principalement de la Tunisie.
Membre du comité d’organisation du pèlerinage de la Ghriba, il s’est illustré en continuant de faire venir des groupes malgré les menaces sécuritaires, dans un contexte post-révolutionnaire tendu. Après dix ans d’expérience opérationnelle dans le tourisme, René Trabelsi passe de l’autre côté. Celui des décideurs, du stratégique… et du politique. Interview.
Jeune Afrique : Votre nomination a fait couler beaucoup d’encre, critiquée notamment en raison de votre manque d’expérience politique. Vous répondez être l’homme de la situation, pourquoi ?
René Trabelsi : Je pense avoir été choisi car je suis un professionnel du tourisme. Depuis 2011, et alors que le nombre de touristes baissait considérablement, je réussissais pour ma part à faire des coups. À faire venir des groupes, notamment de touristes français, alors même que d’autres tour-opérateurs avaient déserté le pays. J’ai montré ma capacité à médiatiser la destination. En témoigne la réussite du pèlerinage de la Ghriba à Djerba, mondialement connu. Le chef du gouvernement a fait le choix de solliciter des gens qui viennent du privé et qui peuvent insuffler un changement dans l’administration.