L’ancien directeur général de l’OMC, porte-parole de la Fondation Mo Ibrahim, revient pour Jeune Afrique sur les points clés de l’Indice de la gouvernance africaine (IIAG) 2018.
Pascal Lamy, 71 ans, est un des plus fervents défenseurs du commerce international et de ses bénéfices. Commissaire européen pour le commerce (1999-2004), directeur général de l’Organisation mondiale du commerce (2005-2013), directeur de la banque française Crédit lyonnais, il multiplie aujourd’hui les postes opérationnels ou honorifiques : il est ainsi membre deTransparency International France et du board de la Fondation Mo Ibrahim, qui a rendu public le 29 octobre son 12e Indice de la gouvernance africaine. Entretien.
Jeune Afrique : L’Indice Mo Ibrahim en est à sa douzième édition, ce qui permet d’interpréter les données collectées sur une série relativement longue. Quels sont les résultats globaux qui vous semblent les plus significatifs ?
Pascal Lamy : Le principal enseignement, c’est qu’en règle générale, l’amélioration de la gouvernance se poursuit lentement. Dans le détail, cette moyenne recouvre des différences assez nettes entre les progrès dans certains pays et les régressions dans d’autres. Des pays comme la Côte d’Ivoire, le Kenya ou le Maroc sont en amélioration très nette, d’autres comme l’Éthiopie ou le Mozambique régressent, notamment dans des secteurs importants comme les libertés publiques.