La campagne électorale des élections présidentielles et législatives en République Démocratique du Congo a été lancée hier, 21 novembre 2018 par le président de la Commission Électorale Nationale Indépendante (CENI), Corneille Nangaa. Une campagne qui s’ouvre sur fonds d’inquiétude sur la crédibilité de ces élections.

21 candidats dans la course présidentielle pour succéder à Joseph Kabila et 15.365 candidats pour renouveler les sièges de l’Assemblée Nationale. Ces candidats devront aussi courtiser plus de 40 millions d’électeurs qui voteront aussi pour le scrutin provincial. Lors de lancement de cette campagne, le N° de la CENI, M. Corneille Nangaa s’est réjoui devant les acteurs de ce suffrage ou leurs représentants que «  tous les éléments sont bien réunis pour organiser les scrutins présidentiel, législatifs nationaux et provinciaux au 23 décembre ».

S’agissant des machines à voter, la CENI a indiqué que « sur 105.257 machines à voter, 98.000 sont déjà déployées partout au pays et 22.000 qui restaient sont arrivées mercredi », ajouter à cela, la mise à disposition de moyens logistiques pour parer à toute éventualité.

Les inquiétudes :

Beaucoup d’observateurs politiques ont estimé que ce retard dans la distribution des machines à voter risque de perturber ce suffrage dont une certaine frange des congolais est pessimiste sur sa crédibilité.

Pareillement, les candidats en lice ne sont pas tous d’accord sur les machines à voter, idem pour la liste électorale qui n’est pas encore publiée, autant aussi pour le fichier électoral dont 6 millions d’électeurs ont été enregistrés sans empreinte. Autre sujet d’inquiétude est le retard dans la formation des agents électoraux. 500.000 agents électoraux devront être initiés à la machine à voter entre le 2 et le 7 décembre dans 239 sites sur toute l’étendue du territoire. La cadence notée dans la distribution des machines risque de perturber la formation des agents électoraux.

Au nombre des griefs sur ce vote, figurent aussi l’absence des observateurs de l’Union Européenne qu’a déploré Sylvain Lumu, Directeur de l’Institut Alternatives et Initiatives citoyennes pour la Gouvernance démocratique : « Il y a encore des kits d’enregistrement d’accréditation des observateurs qui font défaut sur le terrain, alors qu’aujourd’hui c’est le début de la campagne électorale, une phase cruciale du processus, qui mérite d’être observée de près pour la crédibilisation du processus électoral ».

Les forces en présence :

Le Parti du Peuple pour la Reconstruction et la Démocratie (PPRD), parti au pouvoir, sera représenté dans la course par Emmanuel Ramazani Shadary qui bénéficiera du soutien du Front Commun pour le Congo (FCC) qui battra campagne pour lui.

Cependant, l’opposition a dispersé sa voix, car l’unanimité à voler en éclat après le choix de Martin Fayulu. Il est le candidat de Lamuka, une frange de l’opposition regroupant le Mouvement de Libération du Congo (MLC) de Jean Pierre Bemba et le parti de Moise Katumbi,… sans des ténors comme Félix Tshisekedi et Vital Kamerhe. Les deux derniers ont décidé de faire cavalier seul. Ils ne sont pas encore à Kinshasa alors que la campagne électorale a démarré.

Dans une République Démocratique du Congo dont une partie est sous la coupe de mouvement armé et victime de guerre économique et pillage, surtout que la population est confrontée à une misère pourtant le pays est un phénomène écologique, cette élection est capitale. Il s’agira de la première alternance politique et l’on souhaite qu’elle se fasse sans effusion de sang.

Débutée le 22 novembre, la campagne prendra fin le 22 décembre prochain. Les électeurs voteront le 23 décembre 2018. Sacré cadeau de Noël et de Réveillon aux congolais.