Le ministre des Finances du Zimbabwe a présenté jeudi 22 novembre son budget pour l’année 2019. Un budget très attendu car le président Emmerson Mnangagwa, qui a succédé à Robert Mugabe il y a un an, a promis de relancer une économie à genou.
Le budget 2019 de 6,6 milliards de dollars est intitulé « l’austérité nous conduira à la prospérité. » Parmi les principales mesures annoncées par le ministre des Finances Mthuli Ncube, une baisse de 5% du salaire des hauts fonctionnaires, ministres et chef de l’Etat compris.
Le salaire des fonctionnaires absorbe près de 90% des revenus de l’Etat. Un véritable gouffre alors que le nombre de salariés de l’Etat est estimé quelque 250 000. Le ministre des Finances a d’ailleurs annoncé l’inscription biométrique de ces fonctionnaires pour faire la chasse aux salariés fantômes.
Autre mesure remarquée de ce budget, l’allocation de 53 millions de dollars de compensations pour les fermiers blancs expulsés de leur terre dans le cadre de la réforme agraire controversée de Robert Mugabe. Une mesure destinée à remettre sur pied l’agriculture qui s’est littéralement effondrée depuis.
Ces mesures seront-elles suffisantes pour relancer une économie aux abois ? Le nouveau président se dit « pro-business » et indique que la porte est ouverte aux investisseurs. Mais jusqu’à présent, notent certains économistes, il n’a entrepris quasiment aucune des réformes qui permettraient de faire revenir ces investissements.
Heurts dans l’hémicycle
Emmerson Mnangagwa a succédé en novembre 2017 à Robert Mugabe, après 37 de règne. Il a promis de redresser l’économie zimbabwéenne, mais l’inflation est au plus haut et le pays a renoué récemment avec les pénuries de produits de base.
La présentation de ce budget jeudi a été houleuse. Les parlementaires de l’opposition, qui contestent toujours l’élection du président Mnangagwa la jugeant entachée de fraudes, ont refusé de se lever à l’arrivée du chef de l’Etat dans l’hémicycle. Le président du Parlement a demandé leur expulsion, ce qui a provoqué des heurts entre policiers et parlementaires qui en sont venus aux mains.
Avec RFI