On ne parle plus que d’elles. Les soft skills, comprenez compétences douces en oppositions aux hard skills, compétences techniques, sont à en croire les recruteurs le vrai critère déterminant d’une embauche. Alors pourquoi ne pas les afficher dès son CV ?
Style de communication ou de management, résistance au stress, capacité à résoudre des problèmes, sens de l’organisation, prise d’initiatives, empathie… En opposition aux hard skills, à savoir les compétences techniques, « les soft skills s’apparentent aux qualités humaines et relationnelles des candidats qui définissent leur personnalité », relève Gaëlle Marre Trevidic, directrice OfficeTeam chez Robert Half. Qu’ils soient innés ou acquis au fil des expériences, de compétitions sportives ou au travers de participations à divers projets extra-professionnels, « les soft skills délivrent de précieuses informations notamment sur la capacité à s’intégrer efficacement et à s’épanouir dans une équipe ou une entreprise selon le degré de complexité », ajoute-t-elle.
L’intelligence émotionnelle au cœur de la décision
Si ces nombreux critères faisant référence à l’intelligence émotionnelle ont la cote auprès des recruteurs, c’est tout simplement qu’à formations et expériences professionnelles égales, les soft skills font désormais souvent la différence lors de l’embauche. « Développeurs, chefs de projet, designers… Dans le digital par exemple, les soft skills démontrent le vrai plus d’un profil face aux compétences techniques évaluables facilement », commente Julien Palmaro, directeur associé de l’agence Infostrates. Même constat pour Gaëlle Marre Trevidic : « en cas de shortlist entre trois candidats aptes à prendre un poste, la sélection s’effectuera naturellement par les soft skills. »
À chaque professionnel ses soft skills
Si d’après Re.sources, le DataLab de l’emploi de Randstad, la résolution de problèmes complexes, la pensée critique, la créativité, la gestion des équipes ou encore la coordination arrivent en tête des soft skills les plus importants à posséder en 2020, ces qualités humaines garantissant une meilleure productivité recouvrent différentes réalités selon les postes et les secteurs. « Il n’existe pas de compétences meilleures que d’autres. Il s’agit de savoir exprimer ce que tel soft skills a apporté sur un poste donné et ce que cela pourra apporter dans le futur environnement », constate Gaëlle Marre Trevidic. Dans des domaines où l’environnement technologique évolue vite, « cela se traduira par le besoin de collaborateurs agiles. Face à un monde de l’entreprise qui s’ouvre au travail collaboratif, avoir la capacité à travailler en mode projet est un atout indéniable », illustre Elsa Levy Cado, associée chez Unatti, start-up spécialisée dans le mentorat.
Tous les profils sont-ils concernés par cette problématique ? Pour Gaëlle Marre Trevidic : « un cadre dans la finance n’aura pas forcément les mêmes objectifs qu’un commercial ou une assistante de direction, deux postes pour lesquels le relationnel est particulièrement prégnant. » Pour autant, comme le soulève Elsa Levy Cado : « ces soft skills sont accessibles à tous, il n’y a pas de raisons que certains collaborateurs en soient déchus. » Un marketing de soi à doser selon sa personnalité et sa capacité à les justifier.
Plusieurs solutions pour les agencer sur un CV
Le CV conserve pour objectif principal de présenter un parcours professionnel exposant des compétences opérationnelles et managériales. « Les soft skills ne doivent pas prendre le dessus », note Gaëlle Marre Trevidic. En revanche, il serait dommage de s’en passer, confirme Julien Palmaro : « j’ai certainement raté des candidats tout simplement parce qu’ils ne les avaient pas indiqués ou mal présentés. » Niveau agencement, plusieurs possibilités : soit les placer directement sous le titre de la fonction en haut du CV, soit dans la description de chaque poste. Autres options : réaliser un encadré à part, particulièrement intéressant pour résumer, ou bien en fin de CV dans un onglet valeurs personnelles. Comme le précise Elsa Levy Cado,: « Les mettre plus ou moins en avant dépendra de la capacité à en parler facilement ou non pendant l’entretien d’embauche. » Car les recruteurs rebondiront forcément sur ces indicateurs.
Ne pas se contenter de lister les soft skills
Quel que soit l’emplacement choisi, sur le fond, l’erreur récurrente consiste à se contenter de lister une somme de mots-clés. Comme l’explique Julien Palmaro : « indiquer “bonne communication” n’a pas grand intérêt. Il est préférable de préciser : j’ai communiqué sur tel projet avec la direction et cela a abouti à tels résultats. En matière de leadership : j’ai mené une équipe projet pendant quatre ans sur tel dossier pour tel aboutissement. » Autre exemple, avoir travaillé dans un univers multiculturel au sein d’une équipe internationale dénote d’une ouverture d’esprit. Objectif : donner des détails à la fois concrets et concis qui mettront en valeur ces soft skills.