Les membres de l’Organisation des pays exportateurs de pétrole (OPEP) sont parvenus, mercredi soir 28 septembre à Alger, à un accord « historique » pour limiter leur production. Le secrétaire d’Etat nigérian pour le pétrole, Emmanuel Ibe Kachikwu, a évoqué un plafonnement à un niveau de « 32,5 millions à 33 millions de barils par jour [bpj] », à l’issue d’une réunion informelle. La production actuelle est estimée à 33,2 millions de bpj.
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Le ministre qatari de l’énergie, Mohammed Saleh Al-Sada, qui présidait la réunion, a confirmé ce chiffre. « C’était une très longue réunion à Alger, mais historique », a-t-il déclaré en précisant que le niveau de réduction par pays sera défini d’ici au sommet du cartel à Vienne, le 30 novembre.
« Forte cohérence »
Mohammed Saleh Al-Sada a souligné que la réunion s’était déroulée dans une atmosphère « très positive reflétant la forte cohérence de l’OPEP » afin de soutenir les prix de l’or noir, en chute libre depuis deux ans.
De son côté, le ministre algérien de l’énergie, Noureddine Boutarfa, a expliqué que cette décision inattendue sur une baisse de la production était « unanime et sans réserve ». La veille, l’Arabie saoudite et l’Iran, les deux grands rivaux régionaux au Moyen-Orient, avaient pourtant affiché leurs divisions.
La Russie, deuxième exportateur mondial derrière l’Arabie saoudite, était présente à Alger mais elle avait précisé qu’elle n’annoncerait sa position qu’après la rencontre des quatorze membres de l’OPEP.
Offre excédentaire
La nouvelle a immédiatement fait grimper les cours du brut, qui ont clôturé en nette hausse à New York, alors que les marchés s’attendaient au contraire à ce que la réunion aboutisse à un constat de désaccord.
Les cours du baril de référence (WTI) aux Etats-Unis ont gagné 2,38 dollars à 47,05 dollars sur le contrat pour livraison en novembre. A Londres, le prix du baril de brent de la mer du Nord pour livraison à même échéance a également progressé, de 2,72 dollars à 48,69 dollars.
Pourtant, estiment des analystes, un tel accord ne change rien aux fondamentaux du marché, plombé depuis la mi-2014 par une offre excédentaire, fruit du boom des hydrocarbures de schiste américains et de la stratégie de l’OPEP d’ouvrir à fond les robinets pour maintenir ses parts de marché.
avec lemonde