Le président de la Serbie, pays qui a payé un très lourd tribut lors de la Première Guerre mondiale, s’est plaint de son placement lors de la cérémonie du 11 Novembre. Le quai d’Orsay a tenté de minimiser l’affaire.
Le président serbe Aleksandar Vucic a regretté le traitement qui lui a été réservé le 11 Novembre, lors des célébrations du centenaire de l’Armistice de 1918 à Paris, par rapport à celui de son homologue kosovar, Hashim Thaçi.
Le 12 novembre, la presse serbe a publié des photos montrant Hashim Thaçi derrière le Russe Vladimir Poutine, l’Américain Donald Trump, le Français Emmanuel Macron et l’Allemande Angela Merkel, alors qu’Aleksandar Vucic avait été installé en face, dans une autre tribune. «Vous pouvez imaginer comment je me sentais», a déclaré Aleksandar Vucic, expliquant avoir eu «la gorge serrée», selon des propos rapportés par les médias locaux. «Il me semble que je regardais tout le temps le sol et l’écran, ne croyant pas ce que j’étais en train de voir devant moi et sachant le sacrifice fait par le peuple serbe dans la Première Guerre mondiale», a-t-il encore déploré.
Vingt ans après la guerre entre forces serbes et rebelles indépendantistes kosovars albanais (1998-1999, plus de 13 000 morts), et une décennie après la proclamation par le Kosovo de son indépendance, les relations restent exécrables entre Belgrade et Pristina.
Répondant aux reproches du président serbe, une source diplomatique citée par l’AFP a au contraire soutenu que Paris avait voulu le traiter «avec tous les égards dus à son rang». «Compte tenu de ce que la Serbie représente pour nous, de notre amitié historique et de son engagement dans la Première Guerre mondiale», a ajouté cette même source. Une autre source, un membre haut placé du service du protocole de l’Elysée cité par Le Figaro, avoue plus franchement : «On a merdé.»
Selon les historiens, la population de la Serbie est celle qui a, en proportion, enregistré le plus grand nombre de morts dans ce conflit : les trois quarts de ses soldats ont été tués ou blessés.
Quelques heures après les cérémonies, un photographe de l’AFP a constaté qu’un monument symbolisant l’amitié entre la France et la Serbie avait été vandalisé à Belgrade. L’inscription «A la France» a été souillée de peinture noire.
Aleksandar Vucic a promis un accueil «grandiose» à Emmanuel Macron, annoncé en Serbie par la presse début décembre 2018. «Je vais inviter des milliers de nos gens pour le saluer, lui montrer ce que c’est l’hospitalité serbe et comment nous voyons l’amitié», a-t-il expliqué.
Avec rtfrance