Le vice-président sud-africain a récolté un soutien de taille dans sa course à la présidence de l’ANC. Lundi, le très influent syndicat des métallurgistes s’est en effet rallié à sa cause. Suffisant pour assouvir son ambition de succéder à Jacob Zuma à la tête du parti, mais aussi à la tête de l’État ?
La fin de l’année 2017 s’annonce explosive pour les caciques de l’ANC. Pour les cadres du tout-puissant parti sud-africain, le congrès qui se profile à cette échéance éveille bien des ambitions, car celui qui prendra les rênes du parti à cette occasion aura toutes les chances de succéder à Jacob Zuma à la présidence sud-africaine après les élections de 2019. Et dans cette course au pouvoir, Cyril Ramaphosa, l’actuel vice-président de Jacob Zuma, a peut-être pris un avantage déterminant. Lundi, il a reçu le soutien officiel du syndicat national des métallurgistes (Numsa), un poids lourd en Afrique du Sud.
Vers un duel Ramaphosa-Dlamini-Zuma
En tant que premier secrétaire général de l’histoire de ce syndicat, artisan d’un de ses plus grands succès avec la grande grève de 1987, Ramaphosa a naturellement eu la préférence du Numsa. Mais ses rivaux ne sont pas en reste, Nkosazana Dlamini-Zuma en tête : la présidente de la Commission de l’Union Africaine peut compter sur le soutien de l’organisation des jeunesses de l’ANC pour l’emporter.
Elle aurait également les faveurs de Jacob Zuma lui-même : selon le très informé Mail & Guardian, Jacob Zuma préférerait qu’elle lui succède, car elle aurait moins de scrupules à abandonner les poursuites judiciaires qui menacent l’actuel président, empêtré dans plusieurs affaires. Quoi qu’il en soit, Nkosazana Dlamini-Zuma pourrait donc bien priver Ramaphosa d’un siège qu’il convoite depuis des années.
L’histoire va-t-elle se répéter pour Ramaphosa ?
20 ans plus tôt en effet, Cyril Ramaphosa se trouvait déjà dans une position similaire. Auréolé de ses succès syndicaux et de son implication dans la lutte contre l’apartheid, il était considéré par Nelson Mandela comme son successeur naturel. Celui qui devait prendre le pouvoir. Mais l’ANC en a décidé autrement, puisque c’est Thabo Mbeki qui a pris les rênes du parti en 1997, puis du pays en 1999.
Pour éviter qu’une telle déconvenue se reproduise, Cyril Ramaphosa peut compter sur l’expérience acquise toutes ces années. Depuis, il s’est reconverti en PDG à succès chez MTN avant de revenir en politique pour occuper désormais le poste de vice-président de l’ANC depuis 2012 et de vice-président de la République depuis 2014.
L’avenir de l’ANC se joue aussi
Dans cette lutte qui l’oppose à Nkosazana Dlamini-Zuma, le prochain enjeu est clair. Pour les deux rivaux, il s’agit de s’attirer les faveurs du Congrès des syndicats, la plus grosse organisation du pays en la matière puisqu’elle centralise 21 syndicats et près de deux millions de travailleurs. Une guerre d’influence qu’ils doivent mener sans faire exploser en interne l’ANC, déjà malmené par les scandales qui collent à la peau de son président Jacob Zuma, et par les mauvais résultats enregistrés aux dernières municipales.
avec .jeuneafrique