Le rite de la circoncision traditionnelle en Afrique du Sud a fait 14 morts et 141 blessés depuis le début de l’année dans la seule province du Cap oriental, ont indiqué dimanche les autorités locales.
« Quatorze adolescents sont morts et 141 ont été transférés dans divers hôpitaux » de la province, a déclaré à l’AFP Sizwe Kupelo, porte-parole du ministère de la Santé du Cap oriental (sud), région natale de Nelson Mandela où l’ancien président est enterré.
Les adolescents hospitalisés souffrent « de déshydratation, de blessures, de pneumonie, de gangrènes ou d’une infection du pénis », a-t-il précisé.
Neuf patients sont actuellement en attente d’une greffe du pénis en Afrique du Sud, après avoir été victimes d’une circoncision ratée.
« Un décès est toujours un mort de trop », a commenté pour sa part le porte-parole du ministère provincial aux Affaires traditionnelles Mamkeli Ngam. « Plusieurs centres d’initiation illégaux ont déjà été fermés, notamment dans les environs de la municipalité locale O.R. Tambo », a-t-il dit.
Rite de passage à l’âge adulte
Selon la presse, 41.000 jeunes du Cap oriental – une des provinces sud-africaines les plus touchées – ont participé l’an dernier à ce rite de passage à l’âge adulte après une retraite en brousse qui dure entre deux et quatre semaines.
Organisé généralement pendant les vacances d’hiver (juin-juillet) ou d’été (décembre-janvier), c’est aussi une épreuve d’endurance physique au cours de laquelle les accidents sont fréquents.
Des individus peu scrupuleux s’improvisent maîtres de circoncision pour facturer les familles avec la complicité de chefs coutumiers corrompus.
Lucrative, la circoncision rapporte environ 1.500 rands par initié (environ 110 euros) selon les témoignages, alors que les jeunes garçons sont traités à la dure et ne reçoivent pas ou peu à manger.
Pmepmimagazine avec jeuneafrique