Quand un recruteur cherche un manager, il attend bien sûr un candidat qui maîtrise son sujet mais aussi et surtout un meneur. Et ces qualités de leader, vous avez intérêt à les faire ressentir dès l’étape du CV. Voici quelques astuces.
Un profil déjà charismatique… sur la forme
C’est une définition qu’il se plaît à rappeler à ses candidats. « Le CV, c’est à la fois une image et une explication », insiste Benjamin Stanislas. Pour ce consultant senior au sein du cabinet de recrutement Clémentine, un CV peut donc refléter d’emblée un certain charisme, et parfois même avant d’être lu ! « Encore plus que les autres, le CV d’un bon manager doit paraître séduisant et aller droit au but. Un CV se lit d’abord en diagonale. Sur la forme, cela signifie que sa photo, s’il y en a une, est bien choisie, et surtout, que le CV ne doit pas dépasser une page. Quand je vois des CV de managers avec dix ans d’expérience qu’ils arrivent à résumer en une page, je me dis que, déjà, ils sauront pitcher un projet en moins de cinq minutes. »
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Indiquer le nombre de talents recrutés
Mais bien évidemment, la forme ne fait pas tout. « Ensuite, quelle que soit la fonction visée, le CV doit être un minimum orienté résultats, poursuit Benjamin Stanislas. Il faut dérouler une histoire proche de la réalité : dire où on a voulu aller par exemple, avec quels moyens et pour quels résultats. Et là aussi, deux ou trois lignes peuvent suffire. » Ce consultant rappelle au passage que des qualités managériales peuvent couvrir un vaste périmètre. « Un manager, c’est autant quelqu’un qui encadre une équipe que quelqu’un qui sait atteindre un but. Il peut aussi évoquer qu’il a convaincu sa hiérarchie, voire d’autres interlocuteurs, de monter un projet. » « Il ne faut surtout pas cloisonner ses qualités managériales dans une rubrique dédiée aux compétences », prévient Guillaume Colein, directeur du Cabinet Victoire. Pour ce chasseur de têtes, rien de tel, pour dévaloriser ses capacités managériales, que de les isoler. « L’idéal est de les décrire en situation en les associant à des objectifs concrets et atteints. » « De manière globale, je recommanderais aux candidats de donner plus de chiffres », ajoute Christophe Bergeon, fondateur et dirigeant de Zest. Ancien professionnel du recrutement, ce chef d’entreprise évoque des formules qui font mouche. « On peut indiquer par exemple combien de talents on a recruté ou fait évoluer sur une période donnée. Ce sont de vraies compétences que l’on ne met jamais assez en avant. »
Proposer des références… de ses n-1
Selon nos experts, un CV, même succinct, peut exprimer bien des choses. Et encore plus si l’on se départit de certaines idées reçues. « Prenez la questions des références, observe Christophe Bergeon. Désormais, tout le monde s’accorde pour penser que quelques recommandations peuvent apporter un plus. Mais pourquoi se cantonner à une vision verticale et hiérarchique des organisations ? » Ce spécialiste suggère au contraire de proposer le feed-back… de ses équipes. « Pourquoi ne pas proposer des références parmi ses n-1 ? Il ne faut pas hésiter à suggérer des noms de personnes avec qui on a travaillé et qui auront aussi un avis pertinent à donner sur les compétences managériales d’un candidat. En plus, c’est le signe d’une vision contemporaine plus ancrée dans la tendance au bottom-up actuelle qui consiste à considérer ses collaborateurs davantage comme des clients qui peuvent tout à fait donner leur avis sur le management. »
Parler de (certaines) formations
On l’aura compris, rien ne sert de cantonner ses qualités managériales dans une rubrique dédiée. Néanmoins, une telle rubrique peut toujours servir. « Quand on parle de sa formation, il faut voir plus large, analyse Christophe Bergeon. Selon moi, il y aujourd’hui une grande part de démarches individuelles à valoriser. Il existe notamment des MOOC remarquables sur certaines questions. N’hésitez pas à indiquer ceux que vous avez suivis en rapport avec certaines questions managériales. C’est un gros point positif car cela signifie qu’un candidat se prend en main et peut se poser de bonnes questions. » « C’est aussi une façon d’évoquer compétences intéressantes en développement personnel si on a suivi des modules en communication non-violente par exemple », abonde Guillaume Colein.
Et si vous aimez la cuisine…
Enfin, la rubrique des Centres d’intérêt peut ponctuer un CV de deux ou trois lignes pertinentes. « J’ai vu des managers parler de cuisine dans leurs centres d’intérêt pour illustrer leur art de la synthèse », témoigne Benjamin Stanislas. Pour ce recruteur, la mention est bienvenue et invite à la discussion. « De même, j’en ai vu aussi valoriser leur goût pour l’improvisation théâtrale, utile aussi pour emmener ses équipes. »
avec cadremploi