Porte-parole du Conseil camerounais de la transition, Patrice Nouma est sans doute l’un des Camerounais les plus surveillés par le régime de Yaoundé.
Récemment des rumeurs sur sa disparition ont suscité des interrogations au sein de la communauté camerounaise aux Etats-Unis. Patrice Nouma se déclare aujourd’hui président du Conseil camerounais de la transition (Cct).
Aux Etats-Unis, où il serait arrivé en 2010, il porte différentes casquettes : hommes d’affaires, président de ” l’United states Africa joint development initiative” , homme de culture, etc. Mais la spécificité de Patrice Nouma, dans la contestation à l’extérieur du régime de Paul Biya, c’est d’avoir été militaire, directement lié à la sécurité du chef de l’Etat.
D’ailleurs, il affirme avoir assuré la sécurité de la première dame de l’Etat du Cameroun à Paris, lorsque Chantal Biya était enceinte de Junior Biya. Patrice Nouma s’est fait connaître principalement dans le cadre de deux affaires. Premièrement l’affaire Gisèle Alima. Cette
ancienne employée du directeur du cabinet civil qui a passé 10 ans ” sans abris” dans les rues de New-York. Il l’a recueilli chez lui et a mené toute une campagne médiatique pour que celle-ci puisse retourner au Cameroun. Ensuite l’affaire François Ngoubene, percepteur de l’ambassade du Cameroun aux Etats-Unis qui a déplacé le compte du Cameroun à son domicile. Pour ces deux affaires, Patrice Nouma s’est présenté aux yeux de ses compatriotes aux Etats-Unis comme un “défenseur des droits de l’Homme”.
Patrice Nouma n’a pas toujours été un adversaire du régime de Paul Biya. Ayant assuré la garde rapprochée du couple présidentiel, il affirme lui-même avoir cru en Paul Biya en 1982, 1990 et même en 2008. C’est après cette période qu’il se rebelle et choisi l’exil. Il explique à cet effet, les larmes aux yeux avoir perdu l’un de ses amis dans la protection du régime et personne n’a dit mot.
S’étant plaint auprès de Grégoire Owona, il souligne par la suite avoir appris que le président avait réagit, mais que cette réaction n’était jamais parvenu à lui…
Arrivé aux Etats-Unis, pendant trois ans, cet homme de la quarantaine, continuait à adresser des rapports au chef de l’Etat et à certains membres du gouvernement. Ce serait en 2014 qu’il s’est radicalisé et est allé jusqu’à écrire au président Barack Obama de ne pas inviter Paul Biya au sommet Usa-Africa.
Très infiltré dans les services de sécurité et l’administration camerounaise, il soutient la thèse d’une rébellion au Cameroun. Pour lui, il existe deux Boko Haram. Le Boko Haram du Nigeria et un Boko Haram camerounais qui sous-traite les ambitions politiques de certaines pontes du régime. Le Renouveau a échoué.
Il souligne : « Le président prépare la fuite de sa famille comme il ne peut pas les mettre en prison et trouve le moyen de les faire fuir de manière officielle. Il ne veut pas mettre ses gens en prison et sait ce qui pourrait arriver. Il leur dit dès que cela commence, prenez vos bagages et partez».
Avec camerounweb