On pensait le marché du travail français rigide, et pourtant, entre 2010 et 2015, 22% des personnes en emploi ont changé de métier, et 16% ont même changé de domaine professionnel, révèle la Dares, le service des statistiques du ministère du Travail.
Les changements de métier sont révélateurs d’une quête de l’insertion
Étape d’une carrière, aspiration à de meilleures conditions de travail ou de rémunération, recherche de conciliation entre vies familiale et professionnelle, reconversion après une période de chômage ou l’inactivité, déménagement… : changer de métier n’est pas complètement étranger à nos concitoyens. Selon l’enquête Formation et qualification professionnelle (FQP) menée par l’INSEE en 2015, changer de métier est même le souhait de 13% des personnes en emploi âgées de 20 à 50 ans. Et entre 2010 et 2015, 22% des personnes en emploi ont franchi le pas, nous apprend une étude de la Dares.
Vous l’aurez deviné : toutes choses égales par ailleurs, les changements de métier sont plus fréquents chez les jeunes que chez les plus âgés. En effet, sur la période étudiée, un tiers des 20-29 ans ont changé de métier. C’est deux fois plus que chez les 40 à 50 ans. Pour les jeunes diplômés, dont le premier voire le deuxième emploi ne correspond pas à leur diplôme et requiert de moindres qualifications, changer de métier, c’est souvent s’insérer dans le métier visé initialement.
Les Français qui changent le plus souvent de métier sont les bacheliers et les Bac+2
Toutes choses égales par ailleurs, notamment à âge donné, ce sont les moins diplômés qui ont la probabilité la plus importante de changer de métier. Les changements de métier sont plus fréquents parmi les bacheliers et les titulaires d’un Bac+2, que pour les autres niveaux de diplôme (inférieurs ou supérieurs). De manière générale, les mobilités sont potentiellement plus fréquentes lorsque le métier exercé initialement requiert des compétences transférables dans d’autres domaines. À l’opposé, dans les domaines professionnels où l’accès est réglementé ou se fait par concours, la mobilité est plus limitée. C’est le cas de l’éducation, de la formation (5 % de changements de métier) et de la santé, l’action sociale, culturelle et sportive (9 %).
D’un point de vue géographique, la probabilité de changer de métier est, toutes choses égales par ailleurs, plus forte en région parisienne que dans le reste de la France métropolitaine. L’Ile-de-France se caractérise en effet par une plus forte densité d’emplois et une plus grande diversité d’employeurs.
Avec economie matin