Les élections de mi-mandat aux États-Unis mardi seront scrutées par le reste du monde, tant par les amis que les ennemis du Président américain. Le climat des deux prochaines années en dépend.
Le monde entier attend de connaître le résultat des élections américaines de mi-mandat mardi. L’enjeu n’est pas seulement américain : Donald Trump a un effet tellement disruptif sur la scène internationale qu’il importe à l’ensemble du monde de savoir s’il sort renforcé ou affaibli de ce premier test électoral ; et l’impact que ce scrutin décisif aura sur les deux prochaines années, jusqu’à la présidentielle de 2020.
Vu de Washington, le monde se divise en plusieurs catégories, pas seulement entre amis et ennemis comme ça pouvait être le cas dans l’univers binaire d’autrefois.
– Il y a les vrais amis, et ils sont plus nombreux qu’on ne le croit ;
– il y a les alliés qui font la gueule parce qu’on ne les écoute pas -la France et l’Allemagne font partie de cette catégorie- ;
– il y a aussi les amitiés contrariées, comme avec Vladimir Poutine qui fascine Donald Trump mais avec qui il n’est pas commode de trop s’afficher ;
– Et il y a toute une variété d’ennemis ou de rivaux dont certains trouvent grâce à ses yeux, comme le leader nord-coréen Kim Jong-un, dont il s’est dit « amoureux » ; et d’autres qu’il fustige et sanctionne comme l’Iran des mollahs. Et il y a la Chine, le rival stratégique du XXI° siècle, qui fait l’objet d’un traitement particulier. Tous observent le vote de demain.
Le Président américain a effectivement quelques « amis » qui correspondent à sa vision nationaliste du monde. En Europe, on peut citer l’Italie de Matteo Salvini, qui le lui rend bien, ou encore la Pologne et la Hongrie, ces démocraties « illibérales » qui partagent bien des valeurs avec lui.
Au Moyen Orient, Donald Trump a assurément un grand ami en la personne de Benyamin Netanyahou, le premier ministre israélien, peut-être même son principal allié dans le monde. Netanyahou a ainsi volé au secours de Trump quand il a été critiqué pour sa réaction à l’attaque antisémite de Pittsburgh, et lui a recommandé de ménager le prince héritier saoudien Mohamed Ben Salmane dans l’affaire Khashoggi.
Donald Trump vient enfin de se découvrir un nouvel allié de poids, Jair Bolsonaro, Président élu du Brésil, le plus grand pays d’Amérique latine – un nostalgique de la dictature militaire.
En quoi le résultat du vote américain peut influer sur le reste du monde ? Un Président obligé de composer avec une Chambre des Représentants passée aux mains des démocrates, comme le prédisent les sondages, est un Président affaibli. Ou au moins obligé de faire des compromis sur son agenda, ce qui n’est ni la nature, ni l’habitude de Donald Trump.
Cela n’aura pas nécessairement d’influence sur sa politique étrangère, mais ça changera assurément la perception de ses interlocuteurs : ils n’auront plus en face d’eux le tout puissant maître de la Maison Blanche, mais un homme qui n’est plus assuré de sa réélection en 2020.
Dans plusieurs pays, mal à l’aise avec la politique de Donald Trump, le mot d’ordre est en effet : « tenir encore deux ans »… En misant sur sa défaite en 2020 et donc un retour à une diplomatie américaine plus multilatérale, à défaut d’être plus commode. C’est tout l’enjeu de demain, savoir dans quel état sera le Donald Trump qui arrive dimanche à Paris pour les cérémonies du 11 novembre.
Avec franceinter