Daniel Kablan Duncan “demeure le candidat” du Rassemblement des houphouëtistes pour la démocratie et la paix (RHDP, coalition au pouvoir) pour la présidentielle 2020, a estimé Jérôme N’guessan, l’un des frondeurs au sein du Parti démocratique de Côte d’Ivoire (PDCI, ex-allié au pouvoir), soutenant qu’”il est profitable” pour son parti d’”accompagner” le Vice-président ivoirien et “avoir le soutien du Rassemblement des républicains (RDR, parti présidentiel)”, dans une interview à ALERTE INFO.
Quand aura finalement lieu votre congrès ?
Le congrès a été reporté parce qu’on a trouvé que le congrès extraordinaire de Daoukro se tenait en violation des statuts du PDCI, donc c’est un congrès qui est de nul effet. Nous n’avons pas voulu l’opposer à un congrès unifié puisque le congrès s’annule par les statuts et règlements intérieurs du PDCI. Nous allons annuler ce congrès parce qu’il est irrégulier et nous allons tenir un congrès du PDCI.
Quels moyens disposez-vous pour annuler ce congrès extraordinaire ?
J’ai saisi les inspecteurs du PDCI il y a deux semaines pour leur démonter l’irrégularité du congrès qui s’est tenu à Daoukro. S’ils ne réagissent pas, je me réserve le droit de saisir le tribunal de première instance du Plateau. La direction a fini son mandat le 05 octobre. Nous avons l’intention de saisir le tribunal et faire opposition sur les comptes avant le 13e congrès qui doit être co-organisé par les deux parties.
Vous agissez en qualité de qui, puisque vous avez été radié du PDCI ?
Je n’ai pas été exclu, cette décision, on ne me l’a jamais signifiée donc elle ne me concerne pas. Tout militant du PDCI qui a une carte peut saisir le tribunal. Je ne saisis pas le tribunal parce que je suis membre du bureau politique, je le saisis parce que je suis militant et je vois que mes intérêts au sein du parti ne sont pas garantis. Je veux un PDCI d’égalité de chance où la promotion se fait au mérite. Ceux qui ont échoué en 2010, qui ont été incapables de donner la victoire au président Bédié, doivent comprendre qu’ils doivent laisser la place à d’autres cadres pour aider Bédié dans ses objectifs de 2020.
Pensez-vous avoir gain de cause vu que toutes les fois où vous avez intenté une action contre le PDCI, le parti a réagi ? N’est-ce pas là un désaveu ?
Justement, les bureaux politiques se tenaient en violation des articles 33, 34 et 35 des statuts du PDCI. Ils ont vu finalement que j’avais raison et ils ont convoqué un congrès puisque le bureau politique ne pouvait pas prendre un certain nombre de décisions qui relevaient du congrès, qui se tient de façon impérative chaque cinq ans. Et le congrès extraordinaire peut se tenir avant cinq ans. Mais le mandat de la direction du parti est arrivé à échéance et il faut un congrès ordinaire. Les décisions du congrès qui s’est tenu à Daoukro restent inapplicables.
On vous taxe d’être manipulé, qu’en dites-vous ?
Mes actions ne sont pas contre le PDCI, elles visent à assainir sa gestion, à empêcher sa sortie du RHDP, à faire en sorte que ADO et Bédié se retrouvent pour échanger. La sortie du PDCI du RHDP n’est qu’une décision nourrie par une minorité de cadres au sein du parti.
Pourquoi tenez-vous tant à faire revenir le PDCI sur sa décision ?
Le PDCI, ce n’est pas une seule personne. Plusieurs secrétaires généraux, cadres n’étaient pas à Daoukro. Ça veut dire qu’il faut qu’on ouvre impérativement le dialogue, qu’on organise le 13e congrès.
Pensez-vous avoir les moyens de faire fléchir Henri Konan Bédié ?
Oui, à partir des statuts et règlements intérieurs, ils seront obligés de revenir sur leur décision. Nous sommes dans un parti qui est régi par les statuts et règlements intérieurs. Ils ont convoqué à la suite de notre plainte plusieurs bureaux politiques, ils ont compris enfin que les décisions prises relèvent d’un congrès, au lieu de faire un congrès prévu par les statuts et règlements intérieurs, ils ont fait un autre congrès extraordinaire donc nous sommes toujours dans la nullité. C’est un congrès ordinaire qu’on devait convoquer et nous sommes en situation de crise, tant que des cadres seront en dehors des congrès, les décisions seront toujours contestées. Alassane Ouattara est en fin de mandat, il a dit qu’il n’est pas candidat, si le PDCI doit quitter le RDR pour aller faire une alliance avec le FPI qui a contribué au coup d’état de 1999, ce n’est pas ambitieux.
Après l’annonce de votre congrès pour désigner Daniel Kablan Duncan comme votre candidat pour 2020, le vice-président a dit qu’il n’était pas associé à votre initiative…..
Daniel Kablan Duncan n’est pas demandeur, c’est nous qui estimons qu’il a de la valeur. Nous n’avons pas demandé son avis avant de le mettre à l’ordre du jour de notre congrès. Duncan demeure le candidat du rassemblement, le candidat qui va être soutenu par le PDCI et le RDR
Le PDCI a déjà manifesté son intention de présenter un candidat……
Nous souhaitons qu’il soit le candidat du PDCI. Daniel Kablan Duncan a de bonnes relations avec le chef de l’Etat, il est profitable pour le PDCI de l’accompagner et avoir le soutien du RDR.
Et s’il n’est pas le choix du PDCI ?
Duncan va être le choix de Bédié, nos actions en justice visent cela, faire en sorte que Henri Konan Bédié et Alassane ouattara ne se séparent pas. La Côte d’Ivoire reste un pays de paix. Nous, qui sommes pour le RHDP, allons faire en sorte que les deux présidents se séparent pas. Le PDCI ne peut reprendre le pouvoir qu’en restant dans le RHDP. Alassane Ouattara n’est pas opposé à accompagner le PDCI en 2020.
Alerte info/Connectionivoirienne.net