Les exportateurs ivoiriens de cacao éprouvent des difficultés à accéder au financement bancaire en raison de la réticence des établissements de crédit, liée à la dette accumulée par certains en 2016/2017.
En effet, rapporte Reuters, les banques conditionnent notamment un soutien financier aux opérateurs, à une garantie de remboursement de la dette de 160 milliards Fcfa due par la SAF-Cacao.
« Nos conseils d’administration ne veulent pas s’engager dans l’octroi de nouveaux prêts tant que la liquidation de SAF-Cacao ne garantira pas des retombées claires.», affirme un directeur de banque ayant requis l’anonymat.
« Nous avons déjà entendu que certains exportateurs trouvent la situation pénible, mais nous ne pouvons pas accorder de financement cette année.», indique un autre dirigeant. Si le manque de financement réduit les possibilités de solvabilité des contrats des exportateurs auprès du CCC, les défauts de paiement qui pourraient en découler seront moindres par rapport à la vague inédite enregistrée en 2016/2017, selon Stephen Mass, analyste chez Hightower Report.
D’après certains observateurs, les multinationales comme Cargill, Cemoi, Sucden, Barry Callebaut et Touton pourraient renforcer leur emprise sur la filière cacao ivoirienne à la faveur de cette situation délicate des acteurs nationaux.
« Nous allons vers une situation de cartel dans le secteur du cacao parce que les multinationales seront les acteurs qui seront les plus capables d’avoir du financement. Les autres finiront par disparaître.», estime un acteur du secteur bancaire.
D’après les sources de l’industrie ivoirienne du cacao, les exportateurs locaux ont bénéficié de 20 à 30% du total des contrats d’exportations vendus par le CCC en 2018/2019.
Avec agenceecofin