Ces ténors en politique ont été approchés par Emmanuel Macron depuis le début de son quinquennat pour leurs connaissances du terrain politique.
Qui conseille Emmanuel Macron ? Le nom qui vient en premier à l’esprit est celui d’Ismael Emelien, le bras droit du président à l’Élysée. Mais il existe aussi d’autres types de conseillers. Certains, comme Gérard Collomb ou encore Ségolène Royal, critiquent l’isolement dans lequel se trouve le président de la République et fustigent la solitude du pouvoir.
Néanmoins, le chef de l’État n’hésite pas à consulter certains barons de la politique française, même s’ils sont associés au vieux monde. Ainsi, Nicolas Sarkozy, mais aussi Alain Juppé, François Bayrou et Dominique Bussereau partagent avec le président de la République leurs commentaires sur l’actualité politique.
Rendez-vous à l’Élysée ou déjeuner, tous les moyens sont bons pour chuchoter à l’oreille d’Emmanuel Macron mais aussi pour obtenir des indications sur la politique à mener.
Nicolas Sarkozy : l’expérience de la tête du pouvoir
Une relation de confiance s’est rapidement installée entre Emmanuel Macron et Nicolas Sarkozy. Quelques jours après l’élection du candidat En Marche, l’ancien patron des Républicains reconnaissait être “bluffé” par le chef de l’État, comme le rapportait, le Journal du Dimanche. “Ce type est incroyable ! Il fait un sans-faute. S’il ne commet pas les erreurs que j’ai faites, il va aller très loin, on ne pourra pas l’arrêter (…) Avec l’âge, je suis devenu modeste : Macron, c’est moi en mieux“, aurait-il dit devant des proches, comme le racontait Le Canard Enchaîné.
Ainsi, il n’a jamais été caché qu’Emmanuel Macron et Nicolas Sarkozy échangent régulièrement. “Ils se parlent, Macron l’associe. Il sait que si un jour ça tangue, il aura besoin de Nicolas, d’une forme de cordée”, indiquait un sarkozyste dans Le Parisien.
Depuis dans un entretien au Point, l’ancien président de la République demande aux Français d’accorder du temps à Emmanuel Macron. “Je ne suis plus dans le combat politique. Je sais combien il est difficile de satisfaire toutes les attentes nées d’une élection. Je m’abstiendrai donc de le critiquer. J’observe d’ailleurs qu’en matière de critiques il semble servi… Et c’est si facile de détruire”.
Alain Juppé : des conseils sur les européennes
À l’approche des élections européennes, les relations entre Emmanuel Macron et Alain Juppé sont scrutées. Selon L’Opinion, le président aurait déjeuné avec le maire de Bordeaux, le 24 octobre dernier. Le premier a tenu à rassurer le second sur le projet de fusion entre les métropoles et les conseils départementaux.
Mais beaucoup soupçonnent une prise de températures en vue des élections européennes. Le président de la République “veut rapprocher les pro-européens sur une même liste allant de la gauche modérée à la droite Juppé”, peut-on lire dans le journal.
Sur BFMTV, Alain Juppé déclarait : “Ce que je ne voudrais pas, c’est que cette élection européenne se transforme en un référendum pour ou contre Macron. Il faut qu’on parle d’Europe, des vrais enjeux, quelle politique migratoire, quelle politique de croissance, quelle politique numérique, quel rapport avec l’Afrique…”. Avant d’ajouter : “Le problème d’Emmanuel Macron, c’est qu’il est tout seul pour défendre ces idées, puisque l’Allemagne n’est pas en situation d’être aujourd’hui un partenaire véritablement actif”.
François Bayrou : l’homme derrière l’actuel gouvernement
Qualifié de “faiseur de président”, François Bayrou continue de conseiller Emmanuel Macron, même s’il ne fait plus partie de l’exécutif. Le président du MoDem a été une pièce maîtresse dans l’élaboration du dernier gouvernement. Interrogé sur sa proximité avec le président, François Bayrou indique : “J’ai la chance d’avoir un lien de confiance avec le président de la République, mais je n’ai aucune intention de confondre les rôles”.
“Il a compté. C’est un pilier de la majorité. Il a été très consulté par le président de la République”, observe-t-on à Matignon. “C’est un négociateur hors pair. À l’ancienne, un gros gueulard”, glisse un autre conseiller gouvernemental, à l’AFP. Et pour cause, ce gouvernement a vu l’arrivée et le renforcement des centristes avec Jacqueline Gourault à la tête d’un grand ministère des Territoires et Marc Fesneau, ministre des Relations avec le Parlement.
“Mais le travail en coulisses de François Bayrou ne s’est pas limité à assurer la promotion de ses cadres. Selon plusieurs sources concordantes, il a notamment exprimé auprès du président Macron sa vive hostilité à un éventuel tandem Gérald Darmanin-Frédéric Péchenard à l’Intérieur. Puis à l’option de choisir Frédéric Péchenard, cadre de LR et proche de Nicolas Sarkozy, comme bras droit du nouveau ministre Christophe Castaner. “Impensable” pour François Bayrou, selon un de ses proches“, précise l’AFP.
Dominique Bussereau : reconquérir les territoires
Dominique Bussereau est le président de l’Assemblée des départements de France. Selon Le Figaro, il est l’homme qui a inspiré la création du grand ministère des Collectivités. “Dès juin, il en fait part au chef de l’État, alors en déplacement en Charente-Maritime”, peut-on lire dans le journal. “Le dialogue avec l’État est compliqué. Nos dossiers sont traités par le ministre de l’Intérieur, la ministre Gourault, le secrétaire d’État Dussopt ou le ministre de la Cohésion des territoires Mézard”, aurait glissé Dominique Bussereau.
L’ancien ministre de Jacques Chirac et de Nicolas Sarkozy sera même envisagé pour occuper ce poste. Mais finalement, cela ne se concrétisera pas. Emmanuel Macron ne retiendra que l’idée du ministère, mais pas l’homme qui en est à l’origine.
Le 14 octobre dernier, Édouard Philippe appelle Dominique Bussereau : “Ton idée est géniale, on l’a retenue mais pour des raisons d’équilibre politique et hommes-femmes, ce ne sera pas toi…”, lui a-t-il dit. Réponse de Dominique Bussereau : “‘OK, très bien, bonne fin d’après-midi. Je t’embrasse !”.
Depuis, “le président de l’ADF se voit aussitôt très sollicité par les ministres. La semaine dernière, il était reçu mardi par Jean-Michel Blanquer puis mercredi par Jacqueline Gourault et Sébastien Lecornu. L’occasion, même sans faire partie du gouvernement, de continuer à se faire entendre”, conclut Le Figaro.
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