Charles Truman Wesco séjournait avec son épouse et ses huit enfants depuis deux semaines dans la localité de Bambili.
De sources concordantes dans les milieux du renseignement à Bamenda, Charles Truman Wesco, un missionnaire de nationalité américaine né le 24 août 1974, est décédé en mi-journée à l’hôpital régional du chef-lieu de la région du Nord Ouest, hier 30 octobre 2018. Pasteur de l’Eglise baptiste fondamentale (Cbf), il séjournait avec son épouse et ses huit enfants depuis deux semaines dans la localité de Bambili, le village qui abrite l’essentiel des infrastructures de l’Université de Bamenda.
D’après ces sources, il quittait Bambili ce matin pour Bamenda, lorsqu’à ‘’Tricorner’’, il a reçu des plombs à la tête, conséquence collatérale d’un échange de coups de feu entre des éléments des forces de sécurité et des miliciens apparentés aux sécessionnistes ambazoniens. D’abord conduit à l’hôpital d’arrondissement de Nkwen grâce aux bons soins du pasteur Sinclair Ben, le cas a été référé à l’hôpital régional de Bamenda. Trop tard car il décédera vers 13h.
Cette version est battue en brèche par des contestataires, qui accusent les forces loyalistes d’avoir organisé l’assassinat du pasteur. « Les militaires ont envahi les locaux de l’église à Bambui, ils ont sorti le pasteur et lui ont tiré une balle dans la tête en plein jour devant des populations terrifiées », accuse une version qui circule et met en relation le pasteur avec des stratégies de rébellion des sécessionnistes, désavouées par le pouvoir de Yaoundé. En l’absence de témoignages, la question qui habite néanmoins les consciences est de savoir comment le pasteur, sachant la zone de Bambui en pleine crise politico-insurrectionnelle a-t-il pu y conduire toute sa nombreuse famille, en dépit des conseils méfiants des officiels américains ?
« Mon cher mari, Charles, est désormais avec le Sauveur qu’il a adoré et fidèlement servi pendant de nombreuses années », a posté sur Facebook, selon Afp Stéphanie Wesco, la femme du missionnaire Charles Wesco, indiquant que son « coeur est brisé ». « Je veux me réveiller d’un horrible cauchemar ».
Le décès tragique, la semaine dernière, d’un responsable de l’université indique à suffire que la zone est fortement insécurisée. Hier, une étudiante, blessée dans la localité, n’a pas pu être évacuée vers Bamenda, parce que son ambulance a été bloquée à mile 6 Nkwen par des militaires de faction.
Source: 237online.com