Le gouvernement béninois vient de révéler le PND 2018-2025. Objectifs : renforcer la dimension inclusive de la croissance et développer le capital humain.
Une croissance à deux chiffres, inclusive et durable. Tel est l’objectif du plan de développement national 2018-2025 (PND) que vient de proposer la semaine dernière le gouvernement béninois, à l’issue du conseil des ministres.
Ce nouveau programme s’articule autour de trois piliers : la diversification de la production agricole – via le développement d’infrastructures rurales et de logistiques, misant sur l’innovation et les biotechnologies –, le tourisme et les échanges internationaux. Au-delà de ces perspectives, le défi majeur reste celui du développement du capital humain.
« Celui-ci doit être pertinent et s’inscrire dans la durée, peut-on lire dans le communiqué. Il constitue un facteur déterminant pour une croissance économique inclusive, respectueuse de l’environnement dans un contexte de paix et de bonne gouvernance », deux clés indispensables au bon déroulé du programme, selon les autorités. Précision de taille : cet objectif s’inscrit dans le sillage du programme d’action «Bénin révélé » qui court depuis 2016 et qui vise la relance du développement économique et social du pays d’ici trois ans.
Réduire la dette
S’il veut concrétiser ses attentes, le Bénin doit s’attaquer à un problème de taille : la réduction de sa dette publique. Dans un rapport sur le pays publié en juillet 2018, le Fonds monétaire international (FMI) indique que son montant devrait même atteindre un pic historique cette année. Le chiffre devrait néanmoins redescendre progressivement grâce à la stratégie d’émission d’obligations adoptée par le gouvernement pour financer ses programmes d’investissements.
À ce sujet, le ministère de l’Économie et des Finances a d’ailleurs indiqué avoir réalisé une levée de 299 millions de dollars, destinée entièrement à la réduction du poids de sa dette. Comment ? En facilitant le « remboursement d’un portefeuille d’emprunts existants à des banques locales ayant une maturité moyenne d’environ deux ans ». Une stratégie qui permettra aussi le financement des dépenses sociales – prévues à 776 millions de dollars – inscrites dans le programme d’action « Bénin révélé ».
L’aval du FMI
Des initiatives qui ne manqueront pas de satisfaire le FMI, qui, dans sa dernière mission d’évaluation du pays – les résultats ont été exposés le 26 octobre –, saluait déjà la bonne santé de l’économie béninoise. « Le contexte économique reste très favorable au Bénin avec une croissance forte et une inflation faible. Pour 2018, la croissance continue de s’accélérer, portée par les activités portuaires et la forte production agricole. Nous prévoyons à moyen terme une forte croissance due à une demande plus forte du Nigeria et une accélération de l’investissement privé », a affirmé Luc Eyraud, chef de mission du FMI au Bénin, à Cotonou. De 2,5 % en 2015, le taux de croissance du pays est prévu à 6,5 % cette année.
Avec Lepoint