Depuis la nomination de Mohamed Benchaâboun en tant que ministre marocain de l’Economie et des Finances, les spéculations allaient bon train quant ; à son successeur à la tête de cette banque qui défend ardemment son positionnement à l’international ces dernières années. Son Conseil d’administration désigne Mohamed Karim Mounir, un ancien de la maison.
Il était depuis plusieurs années déjà la personne à contacter pour tous les investisseurs. Mohamed Karim Mounir est le nouveau président directeur général de la Banque centrale populaire (BCP), annonce le Conseil d’administration du groupe bancaire marocain dans un communiqué ce jeudi 1er novembre. Il succède ainsi à Mohamed Benchaâboun nommé en août dernier ministre de l’Economie et des Finances du Maroc après dix ans passées à la tête de la BCP.
Contrairement à son prédécesseur qui avait été nommé par le roi Mohammed VI en 2008, Karim Mounir a été élu en Conseil d’administration, car depuis le désengagement total de l’Etat marocain en 2014, la BCP est contrôlée par les Banques populaires régionales (BPR).
A la base ingénieur diplômé de la prestigieuse Ecole Mohammedia des Ingénieurs (EMI) de Rabat, Mohamed Karim Mounir a démarré sa carrière en 1982 à l’Office chérifien des phosphates (OCP). C’est en 1997 qu’il laisse son poste de responsable des Systèmes d’information du groupe minier pour rejoindre la BCP. Plus jamais il n’en repartira. En 21 ans, il a assisté à l’évolution du groupe bancaire dont il a été l’un des acteurs à différents postes de responsabilité, des systèmes d’information aux activités de support en passant par la gestion des risques. En 2011 vient un niveau de consécration supérieur quand il se voit confier la direction générale de la Banque. Dans ce rôle, il a été une ressource clé de la diversification des activités du groupe et dans l’expansion de la BCP à l’international.
L’Afrique, probablement une de ses priorités
Malgré sa forte implication dans la finance, Karim Mounir n’a jamais délaissé sa casquette d’ingénieur. C’est d’ailleurs ce qui l’a poussé à fonder, en 1993, l’Association des Utilisateurs des Systèmes d’Information au Maroc (AUSIM) qu’il préside encore aujourd’hui. L’organisation organise des assises annuelles dont la dernière édition s’est tenue du 24 et 27 octobre dernier à Marrakech servant d’ailleurs de tribune à Orange Cyberdefense pour annoncer son implantation sur le marché marocain dans l’optique de s’ouvrir vers l’Afrique.
L’Afrique est justement une région clé du cahier des charges de Karim Mounir dans ses nouvelles fonctions de PDG. En effet, la BCP a été la retardataire dans la stratégie mise en place par les banques marocaines vers le reste du Continent. Elle s’est rattrapée ces dernières années avec plusieurs implantations en Afrique de l’Ouest et du Centre ou encore à Maurice récemment. Et il y a un peu plus d’un mois, la BCP marquait le saut avec l’acquisition d’importantes parts dans le capital de quatre banques dont la Banque commerciale Internationale (BCI) au Congo (100%), la Banque Malgache de l’Océan Indien (BMOI) à Madagascar (71%), la Banque internationale du Cameroun pour l’épargne et le crédit (68,5%) et la Banque Tuniso-Koweitienne (BTK) en Tunisie (60%). Karim Mounir poursuivra probablement sur cette lancée.
Avec le tribuneafrique