Beaucoup d’internautes ont assuré que la missive de félicitations du président français à son homologue camerounais était un faux. A tort.
La nouvelle est tombée le 22 octobre : pour la septième fois d’affilée, Paul Biya est élu président du Cameroun. Un poste qu’il occupe depuis 1982.
Depuis cette réélection, le compte Twitter @PR_Paul_Biya partage des lettres de félicitations venues d’autres chefs d’Etat étrangers. Ce compte n’est pas «certifié» mais il serait bien celui de Biya. Du moins, il communique de la même manière que la page Facebook du président camerounais, qui est elle «certifiée», donc authentique.
Une lettre – publiée à la fois sur les pages Facebook et Twitter de Paul Biya – a attiré l’attention des internautes. Elle porte la signature d’Emmanuel Macron, et félicite le président camerounais pour sa réélection.
🇨🇲🇫🇷 A l'occasion de ma réélection, le Président Emmanuel Macron a le plaisir de m’adresser toutes ses félicitations. Il exprime sa volonté d'œuvrer au renforcement des relations anciennes de confiance et d'amitié entre le #Cameroun et la #France.#PaulBiya#237Vote pic.twitter.com/hUc6sgial6
— President Paul BIYA (@PR_Paul_BIYA) October 29, 2018
Des internautes doutent de la véracité de cette missive. D’abord, selon eux, parce que la signature ne ressemble pas à celle que l’on connaît d’Emmanuel Macron. Aussi parce qu’elle ne comporte par les armoiries de la République française. Enfin parce qu’il n’y a pas de trace d’une telle communication sur les sites de la diplomatie ou de la présidence françaises.
Contacté par CheckNews, l’Elysée confirme pourtant l’authenticité de la lettre. On précise qu’elle n’avait pas vocation à être rendue publique, ce qui explique qu’on n’en trouve pas trace ailleurs.
La présidence apporte quelques précisions «Ce n’est pas une simple lettre de félicitations. Comme dans tous les courriers protocolaires, il y a aussi un message adressé au destinataire.» Il se résume en trois points, chacun tenant en un paragraphe.
L’Elysée insiste sur le «renouvellement dans la continuité» dont il est question dans la lettre, pour «répondre aux aspirations de la jeunesse». Le Palais souligne aussi l’évocation, dans la missive, de la «lutte contre […] Boko Haram», et de la «préoccupation profonde» de la France à propos des la zones anglophones au Cameroun.
De son côté, la présidence camerounaise n’a pas répondu aux sollicitations de CheckNews.
Avec actucameroun