Après trois années successives de croissance assez robuste, le Bénin surfe désormais sur de bonnes perspectives selon le FMI qui vient de finaliser sa mission d’évaluation annuelle dans le pays. Pour le gouvernement, il s’agit d’un bon point d’autant que le nouveau Plan national de développement (PND), adopté cette semaine, ambitionne de renforcer cette dynamique portée entre autres par des investissements massifs et des réformes structurelles.
L’économie béninoise se porte bien et affiche des indicateurs assez reluisants. C’est ce qui ressort de l’évaluation annuelle, la troisième du genre, que vient d’effectuer une mission des services du FMI dans le pays et dont les principaux résultats ont été exposés à l’occasion d’une conférence de presse conjointement animée, vendredi 26 octobre à Cotonou, par le ministre de l’Economie et des finances, Romuald Wadagni, et Luc Eyraud, chef de la mission du FMI.
«Le contexte économique reste très favorable au Bénin avec une croissance forte et une inflation faible. Pour 2018, la croissance continue de s’accélérer, portée par les activités portuaires et la forte production agricole. Nous prévoyons à moyen terme une forte croissance due à une demande plus forte du Nigéria et une accélération de l’investissement privé», a souligné, Luc Eyraud, chef de mission du FMI au Bénin.
Selon les détails avancés par le ministre, le taux de croissance qui était de 2,5% en 2015, va atteindre 6,5% cette année. «L’économie béninoise va bien, et le Bénin va bien», a estimé Romuald Wadagni qui a tenu à souligner que c’est la troisième fois consécutive que le Bénin enregistre une bonne croissance économique.
Bonnes perspectives
En plus des indicateurs macroéconomiques, les perspectives de croissance du Bénin s’annoncent aussi prometteuses. Le gouvernement s’attend ainsi à un meilleur cru en 2019, comme en témoigne l’estimation dans le projet de loi de finances, en cours d’adoption au Parlement, ainsi que pour les prochaines années.
Ces perspectives sont portées entre autres par une reprise de la consommation, notamment du marché nigérian voisin dont l’économie béninoise est fortement dépendante. Il en va de même pour les investissements publics, ainsi que les multiples actions entreprises par le gouvernement pour se donner des marges et stimuler la croissance, notamment celle du secteur privé.
Au cours de son point de presse, le ministre de l’Economie est ainsi revenu sur la dernière opération de reprofilage de la dette que le Bénin a effectuée avec succès sur les marchés internationaux. Selon Wadagni, cette action a ainsi permis au gouvernement de remplacer les dettes anciennes qui sont à des taux d’intérêt de 7% à 8% avec des maturités très courtes, par des dettes avec des maturités beaucoup plus longues et des taux d’intérêt beaucoup plus bas (de 3% à 3, 7%).
Afin de conforter cette dynamique, le gouvernement a adopté, mercredi 24 octobre, à l’issue d’un conseil des ministres présidé par le chef de l’Etat, Patrice Talon, un nouveau Plan national de développement (PND). Etalé sur la période 2018 à 2025, le plan vient en appui au Programme d’actions du gouvernement (PAG) en cours d’exécution dans le cadre du programme «Bénin révélé». Il vise comme objectif global «une croissance forte, inclusive et durable à deux chiffres en 2025» et sera mis en œuvre à travers une gouvernance nationale et locale plus efficace qui mise sur le développement du capital humain et le renforcement des infrastructures.
Selon le gouvernement, le diagnostic stratégique du PND a fait ressortir le défi majeur à relever : le développement du capital humain. «Ce défi, qui doit être pertinent et s’inscrire dans la durée, constitue un facteur déterminant pour une croissance économique inclusive, respectueuse de l’environnement dans un contexte de paix et de bonne gouvernance», a précisé la même source. Ainsi, le PND est axé sur une croissance économique basée sur trois piliers que sont la diversification de la production agricole, notamment les infrastructures rurales ; la logistique, les innovations et les biotechnologies ; la transformation agro-industrielle, les services, le tourisme ainsi que la participation plus accrue aux échanges internationaux et enfin, l’exportation des connaissances à travers les innovations et les biotechnologies.
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