Le déficit budgétaire devrait, selon les Echos, s’établir à 69,3 milliards d’euros, quasi stable par rapport à cette année. La faute, entre autres, aux nombreuses dépenses annoncées depuis le début de l’année.
L’amélioration sera à peine visible. L’an prochain, le déficit de l’État devrait atteindre 69,3 milliards d’euros selon le chiffre inscrit dans le projet de loi de finances pour 2017 qui sera présenté par le gouvernement mercredi, affirment les Echos. L’évolution sera donc modeste si l’on compare ce chiffre aux 69,9 milliards d’euros évoqués en avril dans le programme de stabilité pour l’année 2016.
En cause: les nombreuses dépenses prévues pour 2017. L’État s’est en effet engagé à compenser intégralement les baisses de cotisations sociales entraînées par le pacte de responsabilité. Une manœuvre qui a notamment permis de combler le trou de la Sécu. Comme l’a annoncé la ministre de la Santé, Marisol Touraine, vendredi dernier, ce «trou» sera ramené à 400 millions d’euros l’an prochain.
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À cela s’ajoutent les mesures annoncées par François Hollande depuis le début de l’année. Le plan pour l’emploi, visant notamment à encourager l’embauche dans les PME et doper l’offre et le nombre de formations, va coûter 2 milliards d’euros,selon le rapport préparatoire au débat d’orientation des finances publiques dévoilé par Le Figaro en juillet. À quoi il faut ajouter 2 autres milliards pour renforcer les moyens de sécurité et 3 milliards pour «revaloriser les métiers de l’Éducation nationale». Le gouvernement prévoit d’en compenser une partie seulement, ce qui permettra de limiter la hausse des dépenses publiques en 2017 à 3,3 milliards d’euros. Mais c’est sans compter l’augmentation des dépenses de santé (comprise entre 3,2 et 4,2 milliards), le plan de soutien aux agriculteurs, le plan pour l’entretien du réseau routier et fluvial…Et l’annonce d’une baisse de 1 milliard de l’impôt sur le revenu.
Objectif de déficit public compromis
Autant d’éléments qui laissent penser que les objectifs de déficit public (qui comprend celui de l’État, des collectivités territoriales et de la Sécurité sociale) sont compromis. Mardi dernier, Michel Sapin, ministre de l’Economie et des Finances, a reconfirmé une prévision à 3,3% cette année puis 2,7% en 2017, sous la barre fatidique des 3% imposée par Bruxelles, avec une prévisions de croissance à 1,5% en 2016 et 2017. En juin, la Cour des Comptes affichait son scepticisme: «les nombreuses annonces de nouvelles dépenses publiques, qui ne sont ni financées ni gagées par des économies pérennes, font peser un risque sur les finances publiques françaises, en 2016 mais plus encore sur les années suivantes», laissait-elle entendre.
De son coté, le commissaire européen aux Affaires économiques, Pierre Moscovici, a indiqué hier que la Commission européenne va «vérifier» que le projet de budget de la France pour 2017, qui sera présenté cette semaine, est «crédible» s’agissant du retour du déficit public sous la barre des 3% du PIB.
avec lefigaro